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« Mère de toutes les réformes » ou « rayure de la Constitution » ? – travailleur du monde

« Mère de toutes les réformes » ou « rayure de la Constitution » ?  – travailleur du monde

2023-11-14 12:40:43

Le choix de Giorgia Meloni de glisser l’annonce d’un projet de réforme constitutionnelle de la forme de gouvernement dans une plaisanterie de jeunes amis de Poutine est bien compris (on ne se souvient jamais assez du milieu dans lequel il a été formé, le KGB). manœuvre malheureuse pour la plupart des Italiens. Dès lors, l’accent mis sur la « mère de toutes les réformes » destinée à lancer la « Troisième République » est également bien compris, même si très peu de citoyens auront été enthousiasmés par cette énième annonce de changement palingénétique. On ne sait cependant pas du tout où nous mènerait le texte de réforme, à supposer qu’il soit adopté par le Parlement et lors du (très probable) référendum constitutionnel.
L’innovation majeure consiste dans l’introduction de l’élection du Premier ministre au suffrage universel. Une solution non seulement unique au monde, mais surtout inadaptée pour résoudre les problèmes spécifiques de la structure institutionnelle italienne.
Dès la première phase de la République, des défauts dans le fonctionnement du système politique étaient apparus, ce qui avait des répercussions sur l’état de santé de la démocratie. En particulier, l’absence d’alternance gouvernementale, qui a conduit pendant des décennies à parler d’un « système politique bloqué » en raison de la contrainte de certains partis à gouverner et d’autres à rester dans l’opposition, et le conflit interne endémique au sein des coalitions gouvernementales en cours au sein du pouvoir législatif. , ce qui non seulement les rendait instables, mais surtout empêchait les électeurs de juger les actions des élus à l’ouverture des bureaux de vote. L’instabilité rendait donc les élus irresponsables envers les électeurs, avec pour conséquence de mortifier le sens du choix démocratique.
La deuxième phase de la République a certes assuré une alternance complète de gouvernement entre une législature et une autre (1994-2013), mais a confirmé le conflit interne au sein des majorités parlementaires, qui s’est poursuivi jusqu’à aujourd’hui au point de constituer un invariant dans les différents rapports politiques. structures -institutions institutionnelles de la République à partir de 1953. L’espoir de passer du bipolarisme au bipartisme, qui a animé toute la deuxième phase de la République à droite comme à gauche, s’est heurté à la réalité d’un multipartisme très résistant, qui peut permettre de réguler de coalitions mais pas la disparition de partis mineurs de coalitions décrétée par la loi (qu’elle soit électorale ou constitutionnelle).
Que signifie à cet égard prévoir l’élection directe du Premier ministre, qui est aussi généralement le secrétaire du parti à majorité relative ? Cela équivaut évidemment à le placer sur un piédestal de légitimation beaucoup plus fort : la légitimation directe des électeurs, qu’aucun autre corps ne présiderait sous une forme monocratique. Pourtant, même cette légitimation ne sera pas en mesure de résoudre les conflits au sein de la coalition tant que la forme de gouvernement restera parlementaire, c’est-à-dire tant que le gouvernement devra obtenir la confiance du Parlement pour rester en fonction.
Ce n’est pas un hasard si, à la demande des petits partis de la coalition actuelle, le projet prévoit qu’une crise gouvernementale n’entraîne pas la dissolution automatique des Chambres, mais la possibilité pour le Président de la République de nommer comme Premier ministre un parlementaire élu dans les rangs de la majorité. Il devient ainsi plus fort que le Premier ministre élu au suffrage direct, car dans le premier cas, l’alternative à son maintien en fonction serait la dissolution. Un beau gâchis, sans aucun doute. Mais supposons également que le Parlement décide de modifier ce point du texte, et de prévoir qu’un vote de censure contre le Premier ministre élu entraîne automatiquement sa dissolution. Dans ce cas, la durée du gouvernement serait garantie. Mais si les petits partis de la coalition étaient dotés d’une force parlementaire significative, ils pourraient très bien faire payer très cher leur soumission aux contraintes du gouvernement, par exemple dans le cadre de la conversion de décrets-lois.
Le fait est que les rédacteurs du projet n’étaient pas très clairs sur la différence entre une loi et une Constitution. En échangeant le second contre le premier, ils avaient en tête un instantané de l’équilibre des pouvoirs au sein de la législature actuelle. Au contraire, les Constitutions, belles ou pas, peu importe, elles sont là pour durer au-delà des saisons politiques individuelles. Confondre une Constitution avec une loi, c’est causer à la Charte de 1948 cette « égratignure » que Gianfranco Miglio espérait il y a trente ans. Pourtant, comme nous l’avons dit, ce n’est pas l’esthétique constitutionnelle mais le bon sens politique qui recommande de laisser tomber cette question.

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