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Max Weber in Khartoum: Democracy or State?

Max Weber in Khartoum: Democracy or State?

2024-02-12 13:47:32

Abdallah Ali Ibrahim
Dans une récente interview accordée à Fareed Zakaria sur CNN, Mina Al-Araibi, rédactrice en chef du magazine The National à Abu Dhabi, a eu une idée sur la politique américaine dans la région arabe, utile pour analyser la guerre qui fait rage au Soudan. . Elle a évoqué les confrontations actuelles de l’Amérique avec des groupes armés non étatiques (les Houthis, les Forces de mobilisation populaire irakiennes, le Hezbollah) pour affirmer que l’Amérique doit donner la priorité à l’existence de l’État-nation lui-même plutôt qu’à toute autre chose dans sa politique étrangère. L’avantage de cette phrase pour le Soudan dans sa guerre en cours est grand, car même les gens les plus optimistes sont presque convaincus que l’État du Soudan est sur le point de s’effondrer.
Il n’est pas clair dans la politique américaine qu’elle ait placé l’État au centre de sa politique étrangère. Lorsque le président Biden a déclaré que « la politique mondiale est un conflit entre la démocratie libérale et la tyrannie », l’Amérique a placé la démocratie dans cette position, qu’elle réussisse ou non dans son entreprise. Face à ces entités armées non étatiques, elle s’est contentée de la carotte et du bâton. Il qualifie le groupe de groupe terroriste, lui impose un boycott, puis laisse le bâton à la carotte au moment opportun. Il a imposé un boycott aux Houthis, puis l’a rétracté en janvier 2017, cherchant à les accompagner dans les efforts de paix au Yémen.
La manifestation la plus flagrante de son mépris pour l’existence de l’État est peut-être la dissolution de l’armée du Baas après l’invasion de l’Irak en 2003 et le démantèlement du régime Baas. Il y a encore un débat sur qui a ordonné le démantèlement de l’armée, mais il est certain que ce n’était pas l’armée américaine ou la CIA. Ils s’accompagnaient de la restauration de l’armée irakienne aux racines de l’armée baasiste irakienne. Outre Paul Bremer III, le dirigeant de l’Irak après son occupation, la personne la plus claire qui le réclame est l’opposition irakienne, dirigée par Ahmed Shalabi, qui est fermement engagé à éliminer toute trace de Saddam Hussein et du Baas. Shalabi voulait dissoudre l’armée de Saddam et laisser ses forces, les Forces irakiennes libres, prendre sa place. Mais ce qui l’a réellement remplacé, c’est une armée créée par Al-Maliki, Premier ministre (2006-2014), une armée qui serait constituée de simples milices sectaires qui recevaient leurs ordres de l’entourage d’Al-Maliki.
Ainsi, Bremer a jeté à la rue 250 000 jeunes irakiens au chômage, en colère et armés. Ils constituaient le noyau de l’Etat islamique. Sur les 40 dirigeants de l’organisation, 25 d’entre eux étaient des officiers de l’armée de Saddam. Ils ont résisté à l’occupation pendant huit ans et ont tué environ 4 500 soldats américains. On sait que l’Amérique a finalement été contrainte d’affronter l’organisation en Irak et en Syrie à la tête d’une alliance dans laquelle les États d’Irak et de Syrie étaient les plus faibles. En Irak, les Forces de mobilisation populaire ont remplacé l’armée irakienne vaincue par l’Etat islamique. La guerre de succession en Syrie a été une opportunité pour la Russie de renforcer malgré tout le régime de Bachar al-Assad. J’ai donc consulté des organismes armés non étatiques.
Si l’État et son statut font l’objet de discussions, inutile de revenir à son incontestable théoricien allemand, Max Weber (1920). C’est une coïncidence si James Pfiffner, professeur de sciences militaires à l’Université James Madison en Amérique, a invoqué le nom de Weber tout en déplorant le licenciement par Bremer de 80 à 100 000 employés de la fonction publique irakienne. Weber était celui qui considérait la bureaucratie comme un instrument de l’État centralisé. Selon Weber, la bureaucratie est un système rationnel d’employés qui gèrent sans problème les affaires de l’État après son occupation. Bremer n’avait qu’à éliminer ses dirigeants au sommet. La bureaucratie continue de fonctionner parce que ses services sont nécessaires à tout le monde, y compris à l’armée d’invasion.
La politique américaine s’écarte de celle de Weber sur la question de l’État. Dans cette politique, la démocratie dans l’État est une priorité sur l’État ou une condition de l’existence de l’État. Depuis la révolution soudanaise de décembre 2018, l’Amérique s’est engagée à protéger la transition démocratique après la suppression de la dictature de l’État du Salut (1989-2019). Cet engagement a été inscrit dans la loi soudanaise sur la transition démocratique, la responsabilité et la transparence de 2020, à nouveau en 2021. La loi désignait les forces armées et les forces de soutien rapide, entre autres forces régulières, qui ont mené ensemble le coup d’État du 25 octobre 2021 qui a renversé le pays. Le gouvernement de transition dirigé par Abdullah Hamdok se présente comme un opposant confirmé à la transition démocratique. La loi consacrait une section distincte aux sanctions que le président de la République américaine pourrait leur imposer afin de paralyser leurs mains sans entraver cette transition. Récemment, des informations ont circulé sur des sanctions, précédées d’autres, imposées aux deux partis pour leur guerre limitée visant à saboter la transition démocratique.
Avec le déclenchement de la guerre entre les forces armées et les forces de soutien rapide, il semblait que la position à l’égard de l’Amérique devait peut-être être revue. Nous ne serons pas à l’abri d’erreurs et de tremblements de terre si nous continuons à considérer cela comme une guerre entre deux généraux, le général Abdel Fattah Al-Burhan et Mohamed Hamdan Dagalo, que ce soit dans leur avidité de pouvoir ou dans leur opposition à la transformation démocratique. L’ampleur du conflit a changé. Il ne s’agit plus d’entre démocratie et dictature, dans lesquelles armée et « soutien rapide » sont une seule et même chose : il s’agit plutôt d’être un État ou de ne pas être un État.
Nous continuerons

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