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Marie Petiteau, pierre à polir devenue menhir

Marie Petiteau, pierre à polir devenue menhir

Prêtée ces 2 dernières saisons à Saint Malo (D2), la jeune gardienne de 21 ans est revenue à Montpellier cet été en ayant beaucoup progressé, confirmant les espoirs placés en elles par le MHSC. Rencontre

On l’a retrouvée cet été après 2 ans d’exil en Bretagne et un détail frappe d’entrée : Si elle a conservé sa silhouette élancée, ses longs cheveux bouclés et son regard amusé et souriant, Marie Petiteau a pris une sacrée largeur d’épaules et presque 10 kilos sur la balance : « On mange bien en Bretagne, les crêpes sont bonnes, mais ce sont plutôt les séances de musculation qui ont fait leur effet »glisse-t-elle dans un sourire malicieux.


Née au Coudray, à côté de Chartres, c’est dans le Médoc, où ses parents ont déménagé lorsqu’elle avait 3 ans, que Marie avait passé l’essentiel de son existence, y découvrant même le ballon de foot à Avensan, le club de son village. Un ballon de foot plutôt qu’un ballon de rouge, même dans une région viticole, quand on est jeune, ça tombe sous le sens, sauf peut-être pour une fille, même si le foot féminin prend de plus en plus de place dans les cours d’écoles : « je jouais déjà au foot dans le ventre de ma maman avec la tête de mon frère jumeau, et, à 6 ans, mes parents ont décidé de tous nous mettre au foot »raconte Marie, qui a cependant choisi de rapidement se démarquer de son jumeau deux frangins : « Ils étaient tous les deux défenseurs et moi j’ai opté pour le poste de gardienne. Comme mon jumeau jouait juste devant moi, c’était plus facile de m’en prendre à lui par rapport aux autres partenaires quand j’encaissais un but, rigole-t-elle. Quand j’y repense, il prenait cher quand même parfois… »

Montpellier, ça parle dans le paysage du foot français

Repérée par la FFF, la jeune gardienne montpelliéraine intègre ensuite le pôle espoir de Blagnac dès ses 15 ans, ce qui l’oblige à rejoindre une structure féminine. Direction les Girondins de Bordeaux où elle a passé toutes ses années lycées, devenant internationale U19 en même temps qu’un des plus grands espoirs français à son poste. Convoitée par plusieurs clubs, elle rejoint finalement le MHSC durant l’été 2019. « Montpellier, ça parle dans le paysage du foot français et le challenge était intéressant, explique-t-elle. En plus, je souhaitais mener des études de Kiné en parallèle de mon cursus sportif et Marion Romanelli (qui jouait alors au MHSC, NDLR), suivait ce cursus. Je l’ai eue au téléphone, nous avons pas mal discuté et elle m’a fait comprendre qu’avec beaucoup de travail, c’était possible d’allier les deux. »

C’est donc parti pour le double projet, dans une première année qui sera compliquée à bien des égards. En plus de devoir apprendre à vivre loin de sa famille dans une chambre universitaire – « c’était dur, mais encore plus pour ma mère » – Marie a dû apprivoiser les temps de trajet, les cours, l’absence de vie sociale puisqu’une grande partie d’entre eux se faisaient en visio et non en présentiel, et les entraînements avec l’équipe première, ainsi qu’un poste de 3ème gardienne toujours un peu bancal. « Tu t’entraînes, tu fais des bancs en D1, tu apprends énormément au contact de joueuses expérimentées, mais tu ne joues pas, encore plus cette année-là puisque les championnats de jeunes ont vite été stoppés en raison du Covid, donc je ne pouvais pas descendre en U19. C’était difficile mais très formateur. On peut parler d’année charnière car j’ai beaucoup appris. »

Contactée une première fois par Saint-Malo durant la saison, Marie décline poliment la proposition, mais l’idée fait son chemin dans sa tête : « En fin de saison, on s’est beaucoup concerté avec ma famille et mon agent et on s’est dit qu’à mon âge, l’important c’était avant tout de jouer, explique cette admiratrice de Casillas, Neuer et Lloris. Saint-Malo avait été le premier club à me suivre, c’était un club historique de D2 et le MHSC a accepté de me laisser y partir 2 ans pour que je puisse finir entièrement un premier cycle de ma formation de Kiné. C’était l’idéal et je remercie les 2 clubs pour leur confiance. » En Bretagne, Marie « se régale » et enchaîne 2 saisons pleines dans l’antichambre de l’élite. « J’ai reçu un super accueil de la part du groupe et des dirigeants et ça m’a permis de poursuivre mon apprentissage dans de très bonnes conditions, autant sportivement qu’au niveau des études. »

J’étais très heureuse de retrouver Grammont mais encore plus de jouer sur cette pelouse. J’espère que ce n’est que le début !

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De retour à Montpellier cet été, Marie Petiteau a donc changé morphologiquement – merci la muscu – mais pas seulement. De toute évidence, la jeune fille est devenue femme et a gagné en confiance en elle. « Je me sens mieux dans mon corps et dans ma tête. Avant, je n’aimais pas trop parler avec les autres et c’est devenu naturel aujourd’hui. Je me suis faite aidée de ce point de vue-là et je pense avoir franchi un palier sur l’aspect mental et dans la  gestion des émotions. » Titulaire lors du 1er match officiel de la saison contre Dijon, l’Internationale U23 tricolore a confirmé cette réelle progression, dégageant beaucoup de calme et d’assurance dans tous les secteurs, et notamment dans le jeu aérien. Elle a même réalisé une parade magnifique sur une tête de la capitaine dijonnaise. Pas mal pour une première prestation en D1. « C’était un moment forcément particulier. Cette titularisation était une belle récompense du travail accompli, souligne la n°16 montpelliéraine. J’étais très heureuse de retrouver Grammont mais encore plus de jouer sur cette pelouse. J’espère que ce n’est que le début ! ». Une récompense suivie d’une autre puisque la jeune Montpelliéraine, initialement convoquée en équipe de France U23 durant la trêve internationale a pu participer à 3 jours d’entraînement avec les Bleues d’Hervé Renard. « Je ne m’y attendais pas du tout, reconnait-elle. Quand le coach, Yannick Chandioux, m’en a parlé après le match de Dijon, j’en suis restée sans voix. C’était forcément particulier parce que c’est le rêve de toute joueuse de toucher à l’équipe de France, mais il faut aussi restée dedans et très concentrée. J’espère y être parvenue. J’ai été très bien accueillie, j’ai passé un très bon moment et j’espère avoir répondu aux attentes. » Une première qui en appelle sans doute d’autres « Ça donne envie d’y retourner, c’est certain, mais cela passera avant tout par de bonnes performances en club. »

les dirigeants du MHSC avaient un œil sur mon évolution. Je me suis toujours sentie soutenue et que le club croyait en moi

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La transition est toute trouvée pour évoquer des objectifs, à la fois personnels et collectifs : « L’idée à titre personnel, c’est de gratter un maximum de temps de jeu et de toujours progresser sur mes points faibles comme sur mes points forts, souligne Marie. Sur le plan collectif, l’effectif a profondément évolué depuis mon 1er passage et je sens un groupe qui vit vraiment bien, avec des joueuses étrangères qui s’investissent pour parler français. J’espère qu’ensemble, nous pourrons atteindre notre objectif de qualification pour la prochaine Ligue des Champions. J’y crois ! »
Prochaine étape ce samedi à Saint-Etienne dans le cadre de la 2ème journée de championnat : « Nous avons rencontré cette équipe durant la préparation (succès 5-1) mais c’est difficile de se faire une idée précise car leur coach avait beaucoup fait tourner ce jour-là, temporise Marie. Il nous faudra faire attention et ne surtout pas prendre cette équipe stéphanoise à la légère. »
Une chose est certaine, Marie Petiteau – personnage très calme et posée hors des terrains qui partage sa vie entre le foot de haut niveau et ses études de kiné – savoure pleinement son retour à Montpellier : « Pendant mon prêt à Saint-Malo, les dirigeants du MHSC avaient un œil sur mon évolution. Je me suis toujours sentie soutenue et j’ai vraiment senti que le club croyait en moi. Même le Président a dit qu’il était content que je sois de retour, et cela m’a forcément touchée, conclut-elle. Je suis pleinement investie dans le projet montpelliérain et je vais tout donner pour rendre au club la confiance qu’il me donne en étant la plus performante possible. » Pierre à polir à son arrivée dans l’Hérault il y a 3 ans, Marie Petiteau est devenue un vrai menhir en Bretagne… Et elle n’a pas fini de vous étonner.

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ASSE vs MHSC : Les clés du match en stats

  • Sant-Etienne n’a remporté qu’un seul de ses 22 matchs de D1 Arkema face à Montpellier (4 nuls, 17 défaites), c’était en septembre 2010 (1-0 en déplacement)
  • Le MHSC n’a perdu aucun de ses 95 derniers matchs de D1 Arkema face à un club promu (89 victoires, 6 nuls), sa dernière défaite remontant à septembre 2002 face au CNFE (0-3). Les Héraultaises restent d’ailleurs sur 18 succès dans ce genre de rencontres, plus longue série en cours dans l’élite.
  • Sant-Etienne reste sur 19 matches sans victoire en D1 Arkema (3 nuls, 16 défaites), il faut remonter à Issy à cheval entre les saisons 2014/15 et 2020/21 pour voir une équipe connaitre une plus longue disette (20).
  • Le MHSC est l’équipe de D1 Arkema qui a affiché la valeur PPDA (Passes Par Action Défensive Adverse) la moins élevée en J1 de D1 Arkema 2023/24 (7.2), ce qui signifie que le MHSC est l’équipe qui a effectué le pressing le plus intense sur cette 1re journée.
  • Marion Torrent est la joueuse qui a récupéré le plus de ballons en D1 Arkema lors de la 1re journée 2023/24 (14 contre Dijon).

2023-09-30 09:00:00
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