Samedi, des centaines de manifestants se sont réunis à Montréal pour commémorer les enfants qui ont souffert ou survécu aux pensionnats autochtones. Cette manifestation a eu lieu à 13h, en cette Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, au monument à sir George-Étienne Cartier, où des membres des communautés autochtones ont prononcé des discours émouvants. Les gouvernements ont été vivement critiqués et accusés de ne pas faire suffisamment pour réparer les torts commis. Le gouvernement Legault a notamment été critiqué pour son refus de reconnaître le racisme systémique et pour ses mesures de protection du français. La militante mohawk Ellen Gabriel a déclaré au micro: «Non à la loi 96, la loi la plus autoritaire qui existe actuellement avec la loi sur les Indiens. Pour nous dans cette province, on doit s’assimiler pour être acceptés. Je refuse ça pour les enfants autochtones».
Les survivants des pensionnats autochtones ont ensuite pris la parole pour raconter les atrocités qu’ils ont vécues. Jean-Paul Fontaine, membre de la nation innue, a témoigné: «C’est un gros traumatisme. Le processus de guérison est long. Ça dure toute une vie». Une autre survivante a confié avec émotion: «On m’a donné un numéro quand j’avais cinq ans. J’étais le numéro 7. Je n’étais même pas considérée comme une personne».
Les participants, vêtus principalement en orange, ont ensuite marché vers le centre-ville de Montréal, s’arrêtant devant l’Université McGill pour d’autres discours et des performances artistiques autochtones. Randy Bosum, de la nation crie de Ouje-Bougoumou, a expliqué: «C’est important pour notre peuple que je sois ici. Je le fais pour les enfants qui ne sont jamais revenus dans leur famille après avoir fréquenté les pensionnats».
En réponse à l’appel des organisateurs, plusieurs manifestants ont apporté de la nourriture pour les itinérants autochtones qui sont nombreux dans le centre-ville. Jérôme Tshakapesh, un Innu de Mani-utenam, est venu manifester au nom du syndicat des Métallos avec d’autres membres non-autochtones. Il a partagé: «Ma mère, ma tante et mes oncles ont été là-dedans [les pensionnats] et ça les a brisés. Ça a des répercussions sur ma vie, l’absence de ma mère». Il déplore également le manque de courage des gouvernements pour réviser la loi fédérale sur les Indiens, soulignant que cela impliquerait des dépenses considérables, mais que cela est nécessaire pour éliminer les disparités et les discriminations.
Si vous avez des informations à partager concernant cette histoire, veuillez nous contacter à l’adresse ou appelez directement le 1 800-63SCOOP.