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Manifestation des étudiants de banlieue de la fac de Cergy pour leurs retraites, après 17 années de quiétude.

Manifestation des étudiants de banlieue de la fac de Cergy pour leurs retraites, après 17 années de quiétude.

« On a attendu longtemps avant de se réveiller, mais on est là ! » Ce mardi matin devant le site des Chênes, les banderoles et les slogans scandés dans les mégaphones détonnent. Khaïs, élève en géographie, le reconnaît. De mémoire d’étudiant, on n’avait jamais vu ça. Pour la seconde fois en l’espace de cinq jours, un blocus du principal bâtiment de l’université de Cergy (Val-d’Oise), dans le Grand centre, était organisé.

C’est en cette fin de semaine que tout s’est accéléré dans cette université qui brille d’ordinaire par son calme, loin des Nanterre ou autres Tolbiac. « Nous avons organisé notre première AG, depuis plus de 15 ans, qui a réuni plus de 150 étudiants jeudi », raconte Yassine Benyettou, le vice-président étudiant de CY Cergy Paris Université. Si personne ne se souvient des précédentes mobilisations, c’est parce qu’il faut remonter à 2006 pour voir des slogans placardés sur les murs de la fac. Seuls les professeurs les plus anciens, ou ceux qui étaient élèves à l’époque, s’en souviennent. Les jeunes avaient alors manifesté contre le CPE (contrat première embauche). Depuis c’était le calme plat, les étudiants de CY étant très peu politisés.

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Des étudiants présents pour leurs parents

Pourquoi sont-ils apparemment en train de rejoindre le mouvement social qui agite la France ? Pour Yassine Benyettou c’est l’utilisation du 49.3 et l’autoritarisme dont fait preuve le gouvernement qui a été le déclencheur. « Les étudiants d’ici viennent tous de banlieue. Certains ont déjà été confrontés aux violences policières. Ils n’étaient jamais allés en manifestation jusqu’à présent, mais la semaine dernière nous étions en première ligne du cortège universitaire lors de la manifestation parisienne ».

Khaïs s’y trouvait et a remis le couvert ce mardi. « Avant il n’y avait pas forcément de représentation de la banlieue dans les cortèges universitaires parisiens, et je trouve qu’il est important que nous nous mettions en avant. » D’autres étudiants confient se battre pour leurs parents. « Mon père est maçon, il est malade, je ne le vois pas continuer à travailler jusqu’à 64 ans », explique Mouna. « Le mien est paysagiste, sa santé se dégrade », s’inquiète Amina étudiante en histoire.

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Une mobilisation qui prend de l’ampleur

Le débat a même commencé à envahir les salles de cours. « Certains profs ont pris position », constate Yassine Benyettou. « Ce qui se passe avec le 49.3 a notamment été discuté avec l’enseignant de droit constitutionnel. » À la demande des étudiants, l’université a voté une motion pour lever l’obligation d’assiduité durant toute la période de mobilisation. Cette disposition permet aux jeunes de participer aux manifestations sans mettre en jeu leur année universitaire, et dédouane également ceux qui rencontrent des problèmes de transport.

Si le 3e cycle a été un peu plus long à la détente, le monde éducatif multiplie les piquets de grève et blocus dans le Val-d’Oise ces dernières semaines. Depuis lundi, les élèves du lycée Pissarro à Pontoise sont des centaines à manifester devant leur établissement. Les lycées Georges-Sand à Domont, la Tourelle à Sarcelles ou encore Evariste Gallois à Beaumont-sur-Oise étaient également mobilisés ce mardi.

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