Nouvelles Du Monde

L’usine Yara près du Havre à la pointe de la décarbonation

L’usine Yara près du Havre à la pointe de la décarbonation

0% d’émission de CO2 d’ici 2050, c’est le défi lancé à l’industrie française et européenne. Dans la zone industrielle du Havre, les projets se multiplient, comme chez Yara, un des sites les plus anciens. La feuille de route de l’usine dans la Stratégie Nationale Bas Carbone a été validée le mercredi 22 novembre avec la Première ministre. L’usine de Gonfreville-l’Orcher a déjà avancé ses objectifs avec une diminution de 75% de ses émissions de CO2 d’ici 2030. Reportage.

“Tout le monde en parle et nous on le met en placeconstate avec fierté Yves Bauwens le nouveau directeur de l’usine Yara Le Havre. L’usine a été créée en 1969 et on a commencé la décarbonation à ce moment-là”. Ce site industriel produisant de l’ammoniac, de l’urée et de l’AdBlue étant très énergivore, a toujours travaillé sa sobriété pour consommer le moins possible explique l’ingénieur.

En finir avec les ressources fossiles

Des cheminées du site Yara de Gonfreville-l’Orcher, il ne sort de la vapeur d’eau, c’est dans les nombreux tuyaux qu’il faut chercher les émissions polluantes. Pour produire de l’ammoniac, il utilise d’importante quantité de gaz naturel. Dès 2024, le raccordement à l’usine Byosinergy du Havre et la finalisation d’une ligne de courant 90.000 kilovolts devraient considérablement baisser les besoins de Yara Le Havre en énergies fossiles.

Le site Yara de Gonfreville-l'Orcher compte 155 salariés.
Le site Yara de Gonfreville-l’Orcher compte 155 salariés.
Yara Le Havre

En octobre dernier, une nouvelle centrale biomasse a été mise en marche par le groupe Suez sur la zone industrielle du Havre. Baptisé Biosynergy, cet équipement produit 43,5 MW de vapeur d’eau destinée à alimenter les chauffages de 80% des habitants de la métropole du Havre, mais aussi les usines de la zone. “Yara s’est raccordé à cette usine pour se fournir en vapeur autre pression pour être utilisée par nos unités”explique Loïc Mallard, le responsable de la production à l’usine Yara Le Havre.

Lire aussi  Deux voitures sont entrées en collision à Sofia, un conducteur a une grave blessure à la tête

“Ça a été un procédé dur à mettre en place avec d’autres sites industrielsraconte Loïc Mallard. Mais ça vaut le coup, le raccordement à Biosynergy va nous permettre de fermer deux chaudières à auxiliaire, alimentées par du gaz naturel et productrices de CO2”.

Les nouveaux tuyaux d'alimentation en vapeur haute pression du site de Yara Le Havre
Les nouveaux tuyaux d’alimentation en vapeur haute pression du site de Yara Le Havre © Radio-France
Lila Lefebvre

Sur le site Yara de Gonfreville-l’Orcher, les chantiers se multiplientdès l’entrée, c’est une nouvelle ligne de courant qui attire l’œil. “Une ligne 90.000 kilovoltsprécise Loïc Mallard, alors que jusqu’ici nous n’avions qu’une alimentation 20.000 kilovolts”. Son installation a été permise par la Stratégie Nationale Bas Carbone lancée par lé gouvernement en novembre 2022, et rend possible le plus massif projet de décarbonation de Yara : l’installation d’un électrolyseur.

Hydrogène vert

Aujourd’hui, l’usine Yara du Havre produit de l’ammoniac en captant de l’hydrogène issu du gaz naturel, plus précisément du méthane, associé à l’azote de l’air, technique qui dégage du CO2. Dès 2028, “Yara va produire de l’hydrogène à base d’eau”, s’enthousiasme Yves Bauwens.

Lire aussi  Sloan et Smith font leur entrée dans l'équipe masculine des Jeux du Commonwealth

Un catalyseur “de la taille de deux terrains de foot !” construit sur le site de Gonfreville pour casser la molécule d’eau, en prélever l’hydrogène… et dégager de l’oxygène. “Ce catalyseur va permettre de produire de l’hydrogène vert et de réduire 10% de nos émissions de CO2”se félicite le directeur.

Stock d'urée à l'usine Yara Le Havre à Gonfreville-l'Orcher.
Stock d’urée à l’usine Yara Le Havre à Gonfreville-l’Orcher. © Radio-France
Lila Lefebvre

Enfin, Yara Le Havre se félicite d’être le premier producteur d’AdBlue en France. Ce dérivé de l’ammoniac est utilisé dans les carburants notamment des bateaux pour limiter leurs émissions. 70% des stocks d’AdBlue en France viennent de Gonfreville-l’Orcher.

Enfouir le CO2 au fond de la Mer du Nord

À plus long terme, Yara rêve de capturer le CO2 pour l’enfouir dans la Mer du Nord. C’est le projet CCS (capture et de stockage du carbone), élaboré avec les industriels de l’Axe-Seine : Air Liquide, Borealis, Esso S.A.F., TotalEnergies et Yara. Il consiste à capter le CO2 des usines pour le liquéfier et l’enfouir dans d’anciens forages de pétrole au large de la Norvège.

Lire aussi  Les habitants en colère craignent que la renouée du Japon ne fasse perdre des milliers de livres de valeur aux propriétés

Ce projet est encore en phase d’étude. L’objectif est la réduction d’émissions de CO2 jusqu’à trois millions de tonnes par an d’ici 2030 (soit l’équivalent des émissions de plus d’un million de voitures de particuliers).

2023-12-04 12:33:20
1701684988


#Lusine #Yara #près #Havre #pointe #décarbonation

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT