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L’uniformité obligatoire à l’école devient une priorité politique en France

L’uniformité obligatoire à l’école devient une priorité politique en France

2023-09-16 17:00:15

C’est l’un des débats de cette rentrée en France : le obligatoire (ou non) de l’uniforme dans les centres éducatifs. Il ne s’agit pas d’une proposition nouvelle dans le pays voisin, mais la nouveauté est que fait son chemin dans les rangs du gouvernement et la coalition parlementaire de Le président Emmanuel Macron. Au cours de l’année dernière, l’extrême droite et la droite républicaine ont fait pression en faveur de cette mesure à travers différents projets de loi à l’Assemblée nationale et au Sénat. Tous n’ont pas réussi. Mais le exécutif macroniste a désormais trouvé une position intermédiaire : le expérimentation du uniforme obligatoire dans les écoles ou instituts proposés bénévoles.

“Nous voulons lancer rapidement une expérimentation sur cette question”, a déclaré le ministre de l’Éducation Gabriel Attal, nommé en juillet, qui a voulu laisser son empreinte politique sur cette “rentrée” avec des positions plus fortes, et souvent plus audacieuses. à droite, que son prédécesseur Pap Ndiaye. Attal a dit qu’ils voulaient répéter un “tenue scolaire unique” dans différents centres, tels que les écoles, instituts et lycées, tant dans les territoires urbains que ruraux. Selon Macron, qui soutient également cette “expérimentation”, l’homogénéisation des vêtements étudiants pourrait résoudre « de nombreux problèmes »comme la « laïcité » ou « l’idée qu’on se fait de la décence, qu’on ne veut pas de vêtements trop excentriques ».

Ces déclarations ont été applaudies par les secteurs du macronisme – parmi lesquels le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ou le ministre de la Défense, Sébastien Lecornu – qui soutiennent le caractère obligatoire de l’uniforme. “L’expérimentation annoncée par Attal va nous conduire à une généralisation, puisque c’est une mesure qui satisfera tout le monde”, a déclaré au Parisien la secrétaire d’Etat chargée de la Citoyenneté, Sonia Backès. Éric Ciotti, président des Républicains (LR, proche au PP), a demandé que s’applique dans les centres des départements (provinces) régis par le droit républicaincomme les Alpes Maritimes o Bouches-du-Rhône. Les maires d’extrême droite de Perpignan (Louis Aliot) ou de Béziers (Robert Ménard) souhaiteraient également le réaliser.

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Les hésitations de Macron

Il macronisme, est cependant beaucoup plus divisé sur cette proposition récurrente dans le débat public français. La ferme défense présentée par le première dame Brigitte Macron -elle a travaillé comme enseignante pendant une trentaine d’années dans diverses écoles privées, certaines très élitistes- sur le caractère obligatoire de l’uniforme. En revanche, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, s’est clairement positionnée contre : “Je suis convaincue qu’il faut laisser à nos jeunes une certaine liberté, pouvoir exprimer leur personnalité. Je le fais.” Je ne rêve pas d’une société standardisée”.

“Macron a beaucoup hésité sur cette question. D’abord, il avait un ministre (Ndiaye) qui était contre, maintenant un autre (Attal) était pour”, a déclaré à EL PERIÓDICO la sénatrice Céline Boulay-Espéronnier, issue de LR et qui a présenté l’année. passé un proposition de loi sur l’uniforme obligatoire dans les écoles. Ce représentant du droite républicaine Il craint que la nouvelle proposition d'”expérimenter” l’uniforme obligatoire ne soit “une manœuvre de communication politique”, sachant que “60% des Français sont favorables à cette mesure”, selon des sondages réalisés il y a plusieurs années.

Boulay-Espéronnier estime qu’il faut une loi nationale sur les uniformes obligatoires, qui seraient “différents dans chaque centre et dont le design serait convenu avec les parents”. Cela servirait, selon elle, à “encourager un sentiment d’appartenance.” “Chaque enfant et adolescent peut exprimer sa sensibilité et ses goûts personnels dans la vie civile, mais à l’école, il faut une prédisposition pour s’éduquer”, ajoute-t-il.

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“Une mesure cosmétique”

Toutefois, ces arguments ne convainquent pas le gauche ni le syndicats de l’éducation. “C’était une idée défendue par le extrème droite qui séduit de plus en plus des secteurs de droite. Non seulement cela va à l’encontre de nos valeurs, mais cela fondamentalement “Cela nous aide à ne pas parler des vrais problèmes du secteur éducatif.”, raconte Caroline Pecqueur, enseignante et membre du SNUipp-FSU à Paris. Ce même syndicat a publié cette semaine un rapport dénonçant que 48% des écoles secondaires manquent d’enseignants. Les promesses répétées de l’Exécutif n’ont pas résolu un problème lié à la perte de prestige de la profession enseignante, notamment en raison des bas salaires.

“Cela me semble être une mesure cosmétique. (…) La plupart des études montrent que l’uniforme n’a pas d’importance. “aucun effet pour réduire les inégalités économiques et sociales à l’école”, affirme Nada Chaar, chercheuse en histoire et sociologie de l’éducation. Selon ce professeur de l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, en France – un pays où les inégalités éducatives sont plus prononcées que dans la moyenne de l’OCDE – les différences de revenus et de capital culturel entre les élèves “sont beaucoup plus marquées entre les différentes écoles qu’entre les élèves d’une même école”.

« La mixité sociale est de moins en moins présente à l’école, notamment en raison de la ségrégation urbaine” ajoute cet expert, faisant référence au fait que les élèves issus de familles riches et de classes moyennes supérieures sont concentrés dans les écoles des centres urbains ou des quartiers plus riches, tandis que les plus modestes étudient dans les banlieues ou dans les écoles rurales. “Au lieu de l’uniforme, il serait bien plus efficace d’exiger Écoles privées qui respectaient les mêmes normes de diversité sociale que les normes publiques”, explique Pecqueur, du syndicat SNUipp-FSU.

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Face à ces critiques, Boulay-Espéronnier défend que “personne n’a dit que l’uniforme allait résoudre tous les problèmes de l’éducation”. Elle considère cette mesure comme un moyen d’aider les parents à faire face à “course aux marques” -la pression des enfants et des adolescents à acheter des vêtements chers lorsqu’ils se comparent à leurs camarades de classe- et la gestion des tensions dues à la présence de vêtements avec un éventuel connotation religieuse.

Avec l’uniforme, l’autre grand enjeu de cette rentrée a été l’interdiction des abayas dans les écoles et instituts. Bien qu’il s’agisse d’un phénomène minoritaire – le premier jour de rentrée scolaire, moins de 300 élèves sur un total de 5,6 millions d’élèves la portaient – la présence de cette tunique traditionnelle dans les pays musulmans fait couler des rivières d’encre dans le pays voisin. “Avec l’uniforme, ce sera beaucoup plus facile de gérer cette situation. Tout le monde doit respecter la même règle”, défend le sénateur. Rien ne garantit cependant que uniformité résoudre le tensions identitaires qui restent en France. Et ils poussent au moindre craquement.




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