L’UE entend se démarquer de son rival chinois

S’adressant au Parlement européen à Strasbourg à l’occasion de la Journée de l’Europe, Scholz a exposé sa vision d’un bloc réformé et élargi qui doit rester uni sur des questions, y compris les relations avec la Chine, s’il veut jouer un rôle mondial de premier plan.

“Notre relation avec la Chine est décrite avec justesse par la triade ‘partenaire, concurrent, rival systémique’ – bien qu’il ne fasse aucun doute que la rivalité et la concurrence de la Chine se sont intensifiées”, a déclaré Scholz. “L’UE est consciente de cette évolution et réagit par conséquent.”

Scholz a déclaré qu’il était d’accord avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sur le fait que le bloc des 27 nations ne devrait pas rechercher une rupture immédiate des liens avec la Chine, mais une “réduction intelligente des risques”.

Il a ajouté que l’UE doit tendre la main aux pays du soi-disant Sud global et proposer de nouveaux partenariats et accords commerciaux qui créeront des emplois et de la richesse en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud. Cela pourrait également aider à réduire la dépendance économique vis-à-vis de la Chine, a déclaré Scholz.

La Chine est le partenaire commercial le plus important de l’Allemagne, et la rupture des liens commerciaux établis nuirait à la plus grande économie d’Europe.

Dans le même temps, les tensions avec Pékin se sont intensifiées en raison de l’attitude de plus en plus agressive de la Chine envers Taïwan. L’attaque de la Russie contre l’Ukraine a révélé la dépendance excessive de l’Allemagne aux combustibles fossiles russes, et Scholz et son gouvernement souhaitent éviter une erreur similaire avec la Chine dans des domaines tels que la technologie et les matières premières.

L’UE travaille sur une nouvelle stratégie de bloc pour la Chine, qui sera discutée par les États membres en juin.

Réitérant les principaux points d’un discours prononcé à Prague en août dernier, Scholz a appelé à une révision du processus décisionnel de l’UE et a réitéré la suggestion selon laquelle le vote à la majorité devrait être utilisé pour prendre des décisions dans des domaines tels que la politique étrangère et les impôts au lieu de l’exigence actuelle d’unanimité.

Il a ajouté que l’UE doit tenir ses promesses d’élargissement, notamment en ce qui concerne les pays des Balkans occidentaux, qui attendent depuis environ deux décennies leur adhésion.