JOHANNESBURG (AP) – Le parti d’opposition angolais a déposé une plainte contre la victoire électorale du parti au pouvoir, le MPLA, dans laquelle le président Joao Lourenço a remporté un deuxième mandat et le parti a obtenu une majorité réduite à la législature.
Le principal parti d’opposition, l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola, connue sous le nom d’UNITA, a déclaré mardi qu’il avait soumis une objection aux résultats.
“L’UNITA réitère qu’elle ne reconnaîtra pas les résultats annoncés par la Commission électorale nationale tant que les plaintes déjà en sa possession ne seront pas résolues”, a déclaré le parti dans un communiqué.
Si la plainte écrite de l’UNITA est rejetée, le parti peut porter l’objection devant la Cour constitutionnelle, qui doit statuer sur la plainte dans les 72 heures, conformément à la réglementation électorale angolaise.
Le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola, connu sous son acronyme portugais MPLA, a remporté avec 51% des suffrages exprimés, prolongeant son règne de 47 ans sur le pays, selon les résultats de la commission électorale.
En tant que chef du parti, Lourenço, 68 ans, s’est félicité des résultats officiels qui lui ont donné un deuxième mandat présidentiel de cinq ans.
L’UNITA a obtenu son meilleur résultat de tous les temps, arrivant en deuxième position avec environ 44 % des voix, selon la commission électorale.
Cependant, l’UNITA a affirmé mardi que, selon ses calculs, elle aurait dû remporter l’élection avec 64% des voix.
Bien que le chef de l’UNITA, Adalberto Costa Junior ait rejeté les résultats officiels, il a appelé au calme. Aucune manifestation majeure n’a été signalée dans la capitale, Luanda, ou dans d’autres villes.
La participation électorale a été faible le jour du scrutin la semaine dernière, avec seulement 45,7 % des électeurs inscrits qui ont voté.
Dans la législature nationale, le MPLA a perdu la majorité des deux tiers dont il a besoin pour adopter des projets de loi majeurs, bien qu’il ait remporté une majorité avec 124 des 220 sièges de l’Assemblée nationale. L’UNITA a presque doublé sa présence à l’Assemblée législative pour atteindre 90 sièges. Les sièges restants ont été remportés par des partis plus petits.
L’UNITA avait fait campagne pour le soutien de la jeune population urbaine angolaise et elle a gagné à Luanda, la province la plus peuplée d’Angola, ainsi qu’à Cabinda et au Zaïre, les principales provinces productrices de pétrole du pays.
L’Angola est le deuxième producteur de pétrole d’Afrique et possède de riches gisements de diamants, mais la majorité des 34 millions d’habitants de ce pays d’Afrique australe restent dans la pauvreté, selon l’ONU, et le chômage dépasse actuellement les 30 %.
Le MPLA et l’UNITA sont d’anciens mouvements rebelles qui ont combattu la domination coloniale portugaise. Le MPLA a pris le pouvoir avec le soutien de l’Union soviétique et a établi un régime marxiste lorsque l’Angola est devenu indépendant en 1975. L’UNITA a mené une guerre civile acharnée contre le MPLA, avec le soutien des États-Unis et de l’Afrique du Sud gouvernée par l’apartheid.
Dans une trêve négociée, le MPLA a accepté la tenue d’élections multipartites en 1992. L’UNITA a furieusement rejeté la victoire du MPLA et le pays a été replongé dans une guerre civile qui n’a pris fin qu’en 2002.
Depuis lors, l’UNITA s’est transformée d’un groupe rebelle en un parti politique, notamment sous la nouvelle direction de Costa Junior, qui n’a pas combattu pendant la guerre civile. Costa Junior a réussi à gagner le soutien d’autres politiciens et intellectuels de l’opposition.
L’UNITA a contesté légalement sa défaite aux élections de 2017, mais les tribunaux ont statué en faveur du MPLA.
