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Loi d’amnistie au Sénégal : controverses et interrogations

Loi d’amnistie au Sénégal : controverses et interrogations

Sauf énorme surprise, l’Assemblée nationale sénégalaise devrait adopter ce mercredi la loi d’amnistie liée aux manifestations politiques meurtrières entre 2021 et 2024. Un projet pour le moins controversé…

“Les députés sont convoqués en séance plénière ce matin à 10h”, note le quotidien 24 Heures. “La Garde des Sceaux, Aïssata Tall Sall, va défendre le projet qui a été adopté hier par la Commission des lois de l’Assemblée nationale.” Et lors de ladite rencontre, stupeur, selon 24 Heures : “les quatre députés de Pastef, le parti de l’opposant Ousmane Sonko, se sont tous abstenus. Une attitude qui a surpris plus d’un observateur de la scène politique sénégalaise. Seuls les députés du Parti de l’unité et du rassemblement et celui de Taxawu Sénégal ont rejeté ledit projet.”

“Que cache cette réserve soudaine de la principale formation d’opposition ?”, s’interroge le site d’information Seneplus.

Une “neutralité suspecte”, s’exclame WalfQuotidien. “Le dialogue indirect engagé depuis quelque temps entre Ousmane Sonko, en détention, et Macky Sall commence à révéler ses secrets, affirme le journal. Même si ses militants et ses responsables nient tout rapprochement avec le régime, l’acte posé, hier, par les députés de l’ex-Pastef lors de l’examen du projet de loi d’amnistie en commission des lois, vient remettre tout en cause.”

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En effet, “qui ne dit mot consent…”, commente WalfQuotidien. “Pastef et ses députés sont donc en faveur du projet puisqu’ils ne s’opposent pas à cette initiative du président de la République, qui est considérée par beaucoup de Sénégalais comme une prime à l’impunité. (…) Aujourd’hui, les faits donnent raison à certains qui avaient très tôt crié au deal entre Macky Sall et Ousmane Sonko.”

Alors, se demande Le Monde Afrique, ce projet de loi “sera-t-il, s’il est adopté, l’antidote à la crise politique déclenchée il y a un mois par la décision du chef de l’État de reporter l’élection présidentielle, sans qu’aucune date de scrutin n’ait encore été fixée depuis ?”

Réponse du journal : “la polémique qui a suivi son annonce, ainsi que les inconnues qu’il laisse planer dans le moment d’incertitude que vit le Sénégal, incite à la prudence. (…) Le président Macky Sall continue de promettre qu’il s’en ira le 2 avril au terme de son mandat, mais il ne manque pas entre-temps de chercher à semer la confusion parmi ses opposants.”

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“Le Sénégal retient son souffle !”, s’exclame le quotidien Aujourd’hui au Burkina Faso. Aujourd’hui qui estime que “cette loi d’amnistie qui suscite tant de débats passionnés est nécessaire pour le Sénégal qui est à un carrefour crucial de son histoire. La réconciliation et la cohésion nationale doivent être au cœur des préoccupations, tout en veillant à la justice et à la transparence” affirme le quotidien ouagalais. Il est des moments de la vie de la Nation où la cohésion doit s’extraire des querelles politiciennes. (…) Les parlementaires sont (donc) à la croisée des chemins, pointe encore Aujourd’hui, pour permettre une sortie de crise en privilégiant certains piliers de la pure tradition wolof que sont le pardon et la cohésion sociale (…).”

A la Une également, cette question posée par Tu l’as coupé : “où donc est passé le colonel-écrivain ?”

En effet, depuis son arrestation le week-end dernier à Bamako du colonel malien Alpha Yaya Sangaré, plus aucune nouvelle de ce dernier. L’organisation Human Rights Watch s’inquiète de sa disparition. “Crime de fils”, rappelle le journal : avoir repris dans un livre des passages de rapports de l’organisation de défense des droits de l’homme à propos d’exactions menées par les Forces armées maliennes.

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Cette affaire a entraîné une véritable “cacophonie au sommet de l’État”, pointe Le Challenger à Bamako. Avec tout d’abord la sortie de l’ouvrage du colonel, avec la bénédiction de la hiérarchie militaire, puis sa volte-face et l’arrestation du colonel.

Le Challenger qui s’interroge : “comment un ministre a pu présider une cérémonie de dédicace d’un livre, dont il ignore le contenu, dont son entourage n’a pas la maîtrise ? Comment le contenu du bouquin, portant sur une question de sensibilité nationale, a-t-il pu échapper aux services de renseignements ?”

Des questions toujours sans réponses, comme celle du sort du colonel Alpha Yaya Sangaré…

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