L’Europe ne pourra pas avancer sans l’aide des pays du sud de la Méditerranée, y compris le Maroc. C’est la solution pour maintenir son statut dans le monde de demain, a déclaré Nasser Kamel, secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée (UpM).
Dans une interview accordée au journal espagnol La Vanguardia, le secrétaire général de l’UpM, Nasser Kamel, met en évidence les différents avantages socio-économiques que l’Europe peut tirer en entretenant de bonnes relations avec les pays du Sud.
“Je peux vous donner des dizaines d’exemples de la façon dont l’Europe peut bénéficier d’une intégration plus approfondie avec le Sud. Les énergies renouvelables en sont un exemple. Le Sud est capable de produire deux fois la consommation actuelle d’électricité en Europe à partir de l’énergie éolienne et solaire”, indique Kamel.
Le responsable affirme que si l’Europe souhaite atteindre la neutralité carbone d’ici 2030 et zéro émission d’ici 2050, il devrait exploiter le grand potentiel des pays du sud de la Méditerranée. Cela créera de la richesse des deux côtés et aura un impact énorme sur l’immigration, assure-t-il.
Pour appuyer ses propos, il rappelle que “le Maroc produit 700 000 véhicules par an pour le marché européen. Airbus et Boeing fabriquent de nombreux composants de leurs avions en Tunisie et au Maroc. La plus grande usine de Samsung en dehors de la Corée se trouve en Égypte.” Dans ce sens, il soutient que l’Europe ne pourra pas avancer sans l’aide de ces pays.
En ce qui concerne la gestion de la migration, Nasser Kamel affirme qu’il est vrai que dans de nombreux pays du Nord, la lutte contre l’immigration irrégulière est une priorité, mais même les gouvernements conservateurs qui sont arrivés au pouvoir avec la promesse de la contrôler comprennent que la sécurité n’est pas la solution.
“Ils savent qu’il est impossible de résoudre le problème sans investir intelligemment dans le développement humain et durable. Tant que nous ne créons pas les conditions socio-économiques nécessaires pour offrir un meilleur avenir aux jeunes du Sud, tous les investissements dans les patrouilles et les barrières, dans la transformation de l’Europe en une forteresse, ne seront pas suffisants”, soutient-il. Selon le secrétaire général de l’UpM, le Sud a un grand potentiel démographique et l’Europe devrait en profiter.
