Samedi dernier, à Niort (2-2), Anthony Davière (32 ans) a commenté pour la 17e fois le FC Annecy en Ligue 2, de retour après 29 ans d’absence, pour Prime Video. Une saison particulière pour lui aussi qui a passé son adolescence dans l’agglomération annécienne, où ses parents vivent toujours, et alors que le FCA dispute un match capital pour le maintien ce vendredi (20h45) avec la réception de Bordeaux.
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Et dire qu’il a porté pendant plusieurs saisons le tricot du voisin. Durant une demi-décennie, avant de s’orienter vers les micros, Anthony Davière a défendu les couleurs de l’US Annecy-le-Vieux, au même moment où il s’est arraché pour attraper un bac ES au rattrapage au lycée Berthollet à Annecy.
« À l’époque, c’était le derby pour moi. Aujourd’hui, je ne fais pas d’effort pour être objectif à l’antenne. Je ne suis pas supporter mais je suis attaché au club car c’est celui de ma ville », décrit-il. Alors, chez Première vidéo il a vite levé le doigt quand il a fallu trouver des candidats pour se goinfrer les matchs du promu, dans son stade râpé comme ailleurs. À tel point que le Haut-Savoyard d’adoption, né à Biarritz, a commenté quasiment la moitié des rencontres du FCA cette saison. « Lors de Pau – Annecy, des supporters annéciens disaient sur les réseaux sociaux que j’étais pro-Pau, ça me va », sourit-il, soucieux de rester impartial.
« Commenter un but qui va changer la vie d’un club, d’une région »
Pour en arriver jusque-là, à se frayer un chemin jusqu’à l’antenne du principal diffuseur de la Ligue 1 et de la Ligue 2, Davière a déjà vécu une bonne palanquée d’expériences. Un parcours commencé par des stages au Dauphiné Libéré puis rapidement vers la télévision à 8 Mont-Blanc.
« Quand au lycée on me demandait ce que je voulais faire, je ne disais pas journaliste mais commentateur. J’ai toujours été guidé par le foot avec l’envie de vivre des émotions, des trucs forts. Pour moi, c’est accompagner un moment puissant, commenter un but qui va changer la vie d’un club, d’une région », s’embrase-t-il.
Un Five qui ouvre des portes
Après ses études à Nice, il passe par 20 minutes en 2012 mais décline une embauche à Marseille. « Mon objectif était d’aller à Paris et de devenir commentateur, c’était mon rêve », confirme-t-il. Sa trajectoire bascule sans doute… sur un terrain de Five, convié par Vincent Rousselet-Blanc, créateur du site En Pleine Lucarne pour qui il réalisait des interviews de commentateurs. Il décroche ainsi un essai à Orange qui diffusait alors la L1 et la L2 sur les tablettes et smartphones. « Ça se passe de façon cataclysmique, se marre-t-il. Je n’avais jamais fait ça et j’étais hyper stressé. »
On lui redonnera sa chance quelques mois plus tard. « J’avais mieux appréhendé le truc. Après quelques minutes, on m’a dit que c’était bon. » C’est parti pour les commentaires en cabine pour Orange puis une période entre être au sport et Eurosport où il commente son premier match au stade, un Caen – Paris Saint-Germain en décembre 2015. Il était lancé.
À 32 ans, Davière n’en est encore qu’aux prémices dans un milieu où les places sont chères. « J’ai encore tout à commenter, j’ai envie de tout faire, je ne suis fermé à rien. Mais je serais fier de parvenir à commenter durablement la L1 au stade, c’est ce qui m’a toujours fait rêver, plus que les championnats étrangers. Je suis en partie dedans, il faut être patient. »
Le FC Annecy vise le maintien, Davière peut-être un peu plus.
Le jour où… il a failli abandonner
Dingo de football, supporter de Paris et fan « des joueurs un peu spéciaux, des derniers n°10, un peu lents mais qui voient avant, qui apportent une certaine grâce au jeu », Anthony Davière se rêvait joueur professionnel « comme tout le monde ». Enfin pas très longtemps quand même. « J’ai très vite compris que je n’avais pas assez la niaque pour ça. J’étais un beau joueur mais qui ne se faisait pas mal », reconnaît-il. Avec Annecy-le-Vieux, chez les jeunes, il dispute des matchs avec de futurs joueurs majeurs de l’ascension du FC Annecy, comme Nicolas Garby, Jean-Manuel Ribeiro, Etienne Julliard ou Jordan Goddet. Lors de ses études à Nice, il s’abonne à la Populaire Sud, au Ray, pendant une saison et en garde une affection pour Alexy Bosetti. Le football au centre de sa vie, à tel point que lorsque BeIN Sports a perdu les droits de la L1 en 2020 et que sa carrière pataugeait, il s’était mis en tête d’entraîner. « J’en avais un peu marre à cette période car ça n’avançait pas vraiment. Je comptais arrêter et comme j’entraînais à côté… certes, des seniors le dimanche matin, j’avais décidé de me former et passer des diplômes d’entraîneur. J’ai postulé au BMF à l’été 2021 et, deux jours après, on m’appelait pour commenter la L2 pour le groupe L’Equipe. » C’était reparti.
2023-05-24 20:21:53
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