Une autonomie stratégique pour l’Europe ? Ceci est une illusion
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Se référant à Taïwan, le président français Macron a déclaré que le risque majeur pour l’Europe était “d’être pris dans des crises qui ne sont pas les nôtres”. Ce faisant, il s’aliène l’allié le plus important de l’Europe : les États-Unis.
MEn quelques phrases, le président français Emmanuel Macron s’est aliéné l’allié le plus important de l’Europe, les États-Unis, et a alimenté les espoirs de la Chine de pouvoir creuser un fossé entre Européens et Américains. dans une Entretien avec POLITICO et le journal français Les Échos, il a déclaré que le “grand risque” pour l’Europe est “d’être impliquée dans des crises qui ne sont pas les nôtres, ce qui l’empêche de construire son autonomie stratégique”. Macron revenait d’une visite à Pékin, où il s’était également entretenu avec le dirigeant chinois Xi Jinping à propos de Taïwan, l’île gouvernée démocratiquement que Pékin considère comme faisant partie de son territoire.
“Le pire serait de penser que nous, Européens, devons devenir des suiveurs sur cette question et nous laisser guider par l’agenda américain et une surréaction chinoise”, a déclaré le président français. Aujourd’hui, avec la montée des tensions dans la région, il est parfaitement logique que l’Europe ne mette pas de l’huile sur le feu. Mais prendre ses distances avec les États-Unis, qui se tiennent fermement du côté de Taipei, est une erreur – et très dangereuse.
Car “l’autonomie stratégique” de l’Europe dont parle Macron n’est actuellement qu’une illusion, comme l’a bien montré l’invasion russe de l’Ukraine. Le fait que Kiev ait pu tenir bon, que ses soldats défendent depuis plus de 13 mois les valeurs européennes comme la liberté et la souveraineté face à l’armée de Poutine, c’est aussi et surtout grâce au grand soutien des USA.
Et si les États-Unis laissaient la défense de l’Ukraine à l’Europe et se concentraient sur Taïwan, comme le sénateur républicain américain Marco Rubio l’a suggéré à Macron ? Une pensée effrayante – non seulement pour Kiev, mais aussi pour Bruxelles et Berlin. L’alliance transatlantique, renforcée par l’action commune contre Poutine, ne doit pas se fissurer. C’est exactement ce qu’attendent les dictateurs de Moscou et de Pékin. Et puis l’Europe risque de devenir un véritable « vassal » à un moment donné – mais pas des États-Unis, mais de la Chine.