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L’histoire nous met à l’abri des nouveaux drames

L’histoire nous met à l’abri des nouveaux drames

2023-08-03 02:00:00

Le président de la République Sergio Mattarella s’est rendu hier à Turin : un rendez-vous privé au Sermig, qui fête ses 40 ans, et un rendez-vous officiel au Polo del ‘900, où il avait déjà été invité en 2018. Dans son discours que nous rapportons ici, introduit par le président du Polo Alberto Sinigaglia – qui a mentionné les instituts dédiés à Agosti, Antonicelli, Gobetti, Gramsci, Primo Levi et Salvemini qui font partie du centre culturel – Mattarella a parlé du rôle du Polo et, s’adressant surtout aux jeunes personnes, a souligné que “être héritier signifie savoir que l’héritage laissé en Italie par le XXe siècle, après la conquête de la liberté, est celui de l’engagement et de la participation”

J’ai déjà eu l’occasion d’être l’invité du Polo del ‘900 mais je suis particulièrement heureux d’être ici aujourd’hui avec une présence aussi importante de représentants des fondations qui animent la vie de Turin et du Piémont. Le Pôle entend être, pour sa part, gardien d’une idée de l’Italie. J’ajoute, de cette idée que nous voyons déclinée dans notre Constitution.

Être héritier signifie savoir que l’héritage laissé en Italie par le XXe siècle, après la conquête de la liberté, est celui de l’engagement et de la participation. Nous devenons héritiers non pas dans l’inertie mais au moment où se réalisent les principes et les objectifs contenus dans la première partie de notre Charte, qui constituent le pacte fondateur de notre coexistence civile. Chacun, à commencer par les jeunes qui ont une nouvelle fois fait preuve de conscience, de détermination et de capacité à prendre les devants ce matin, ne sera pas confronté à un chemin mais devra construire son propre chemin en s’inspirant de cette religion de liberté dont les témoins inspirent votre activité .

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Deux éléments caractérisent l’intuition qui a donné naissance au Polo : le pluralisme des idées et la contemporanéité, la finalité de parler aux contemporains, et donc particulièrement aux jeunes. Non pas pour un exposé rassis des faits du passé, mais avec l’intention de les inciter à mettre en œuvre les principes qui caractérisent notre communauté par rapport aux défis d’aujourd’hui.

Les vicissitudes humaines nous avertissent que les leçons de l’histoire peuvent nous protéger des drames qui ont accompagné le développement de l’humanité. Il suffit de penser aux éléments qui ont caractérisé les événements des peuples des deux derniers siècles et comment il a été possible, en Europe, de franchir des étapes historiques vers la paix et le bien-être là où régnaient les affrontements, la discorde et la pauvreté. Et l’expression Europe, sans surprise, fait partie de votre engagement, et a été l’aspiration des personnalités qui ont enrichi ce dépôt du legs de leurs mémoires. Un progrès devenu possible lorsque les raisons de respect des personnes, des communautés et des groupes sociaux l’ont emporté sur les affrontements nationalistes, idéologiques ou de classe, lorsque les objectifs de croissance commune ont remplacé les logiques purement individualistes.

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Turin et le Piémont, tout au long du XXe siècle, ont été, avec la dynamique de la vie économique et la lutte ouvrière qui les caractérisent, un véritable laboratoire de la transformation de l’Italie. Et ici aussi il y a un signe ponctuel d’eux.

Au cours des dernières semaines, j’ai visité au Chili une institution qui, à bien des égards, rappelle et est également liée au sens de votre mission : le Musée de la mémoire et des droits de l’homme de Santiago, connu pour être consacré à la tragédie que ce pays a vécue avec la dictature militaire. J’ai été frappé par une phrase de l’ancienne présidente de la République Michelle Bachelet lors de l’ouverture du musée : « Nous ne pouvons pas changer notre passé, nous devons apprendre de ce qui s’est passé, c’est notre responsabilité et un défi ». Il me semble qu’avec une grande simplicité ces mots contiennent aussi le sens d’un débat qui accompagne souvent les détritus de l’histoire du XXe siècle, au sein de notre communauté et sur ses frontières. La lentille à travers laquelle les faits qui ont conduit à la construction de cette communauté qui est la nôtre doit être lue est indiquée par les valeurs constitutionnelles et par celles dont la communauté internationale s’est dotée, en surmontant l’impérialisme et le colonialisme. Tous deux indiquent l’avenir vers lequel les Italiens entendent marcher.

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Le Polo del ‘900 rassemble des archives importantes et promeut des projets qui sont eux-mêmes des exercices de citoyenneté et de participation. Elle a marqué des étapes importantes avec ses activités, situées dans un territoire où les initiatives culturelles sont devenues de plus en plus importantes, également du point de vue de la dynamique économique et de l’emploi. Je pense aux dernières années, à celles relatives au cinquantième anniversaire de la Région Piémont et au 75e anniversaire de la République. Grâce à eux, il a été et est possible de porter à la connaissance de nos concitoyens des éléments précieux de notre coexistence.

Aujourd’hui l’engagement que le Polo s’apprête à développer pour la période de deux ans qui sépare le 8 septembre 2023 du 25 avril 2025 apparaît pleinement cohérent pour une ville et une région qui ont si largement participé à la construction de l’Italie et de la République, à partir des luttes pour l’indépendance et pour la liberté. Merci pour ce que tu fais.



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