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L’histoire indépendante de Gazzelle, des petites salles au stade olympique en 85 mois

L’histoire indépendante de Gazzelle, des petites salles au stade olympique en 85 mois

2023-06-10 15:05:45

AGI – “Bonjour Regà”. Non, ce n’est pas le salut d’un ami qui nous a rejoint au bar, c’est le message qui défile sur les écrans de la scène installée à l’intérieur du Stadio Olimpico à Rome quelques secondes avant le début du concert de Gazzelle.

Les « regà » sont 47 mille et c’est le premier concert dans un stade pour Gazzelle, l’un des principaux protagonistes de cette révolution de l’écriture de chansons désormais classiquement définie comme “indie”. Puis cette phase de notre musique s’est terminée, à certains égards malheureusement, à d’autres heureusement, parce que le tristement célèbre courant dominant, utilisé à l’époque comme un terme d’affection pour toutes ces conneries dont l’indie, sa gentillesse, nous a sauvés, cette musique horrible faite par des enfants sans nom de famille, au moins ça servait à tracer une ligne droite entre ceux qui ont le nombre pour devenir artiste, quelqu’un qui réussit dans une jungle de plus en plus féroce, en tant qu’artiste professionnel et vrai, et ceux qui ont eu la chance à une intuition, qui, grattant grattant, se laissa entraîner par une onde qui, impitoyablement, justement, le ramena alors à sa dimension naturelle. Mais c’est une autre histoire.

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Ce que nous avons l’intention de vous dire à la place parle d’un garçon qui sort son premier single, “Quella te”, le 9 décembre 2016il y a exactement 85 mois, on ne l’entendait auparavant jouer qu’à Spaghetti Unplugged, un open mic très réussi pour artistes émergents qui animait les dimanches soirs à Rome (alors aussi à Bologne et Milan), précisément dans ces années, où le public voulait de plus, il en avait marre de cette musique précuite par le talent et exigeait donc, même au prix d’un manque de coordination technique, un peu d’authenticité, d’honnêteté, quelqu’un qui soit capable d’interpréter sa propre réalité, une réalité qui, comme celle de maintenant, ce n’est pas que c’était génial.

© Roberto Panucci

A tel point que c’est un moment que Gazzelle, né Flavio Pardini, est pris pour quelqu’un qui compose des chansons tristes, mais celles de Gazzelle ne sont pas des chansons tristes, ce sont des chansons réconfortantes, ce qui est tout autre chose, c’est le code qui, en tant qu’auteur-compositeur-interprète, d’impliquer le public dans sa musique, de le dire, non pas de le mettre de son côté mais de faire comprendre qu’il est de leur côté, comme une contre-star, exactement le contraire de la télévision joyeuse plastification servie sans pitié et qui n’avait, n’aura jamais dans le temps, on peut désormais le décréter définitivement, un sens.

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Le public lève les bras, renonce à se le dire, veut affronter, même en musique, ses troubles, ses malaises, et nul ne les chante mieux que Gazzelle ; il y a quelque chose de direct dans son écriture, quelque chose qui fait mouche, qui décode vos mauvaises humeurs et aussi vos réactions, la chute et l’ascension, le titre, le début, le développement et la fin d’une histoire d’amour. Paquet entier. À l’intérieur de la discographie de Gazzelle, vous trouverez tout ce qui peut vous être utile pour affronter vos drames et en sortir non seulement épuisé par l’explosion et compris, mais même enrichi d’une certaine manière. Attention, l’accord n’est pas “Il l’a fait, je peux le faire aussi” mais “J’ai quelqu’un avec qui le faire, ensemble”, ce qui est tout autre chose.

gazelles fable indie stade olympique

© Roberto Panucci

En effet, celui de l’Olimpico est comme s’il représentait un rendez-vous pour toute une génération, dans un stade, non pas simplement pour assister à un concert mais pour prendre part à un concert, quelque chose qui les concerne tous de près, car ce soir-là, tout le monde célébré la force de leur propre histoire, qui alors chanter c’est un garçon, un ami, Flavio, Gazzelle, est complètement secondaire; leurs histoires, si humaines, si petites, aussi petites que nous, après tout, même quand nos drames ressemblent à des détonateurs prêts à faire exploser l’univers, ils sont chantés là, sur une immense scène, pleine de lumières, et nous sommes tous là, nous sommes tous là, parce que cette étape ne décrit pas seulement le succès d’un auteur-compositeur, mais celui de tous les enfants que cet auteur-compositeur a chantés avec ses chansons au fil des ans. Le point d’arrivée de toute une communauté.

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© Roberto Panucci

La scène est bien organisée, le mur d’images est conçu un peu comme les pages d’un journal d’école qui défilent, il y a ces couleurs là, cette vivacité là, ces sketches humoristiques, parfaits pour accompagner la musique de Gazzelle. Il est totalement à l’aise là-haut, il ne laisse deviner aucune sorte d’émotion, il n’appuie pas sur l’accélérateur dans ce sens, il n’insiste pas sur le fait qu’à ce moment un rêve plus grand que son propre rêve se matérialise, mais pas avec froideur, pas avec l’arrogance de quelqu’un qui se savait destiné à cette grandeur, plutôt avec la politesse de quelqu’un qui ne veut pas trop prendre la scène, comme si le nom dessus panneau d’affichage à l’extérieur du stade olympique n’est pas le sien.

Il décide de distribuer ici et là quelques mots, rien de politique, volontairement déstabilisants, dans la poursuite effrénée du mémorable, comme il arrive presque toujours, du type “Ecoute ici maintenant ce que je te dis…”; mais il choisit, en principe, de tout garder derrière les lunettes de soleil omniprésentes, qui sont un peu comme son masque de Batman, celles qui le transforment de Flavio en Gazelles, celles qui le neutralisent en quelque sorte mais, au lieu de créer un détachement, sur au contraire, comme un effet de fronde, vous donne l’impression que c’est vous et lui seuls dans une pièce. Il s’autorise une cigarette, sirote un gin tonic, nous traîne dans n’importe lequel des mauvais endroits de la province italienne qu’il a dû affronter pour arriver là où il est maintenant. Des amis passent, des artistes comme Marco Mengoni, Mara Sattei, Fulminacci, Mobrici, voire Luciano Ligabue, qui scelle le moment en leur rappelant que c’est une soirée qui marquera un avant et un après, que c’est le premier pas vers quelque chose, ce que Gazzelle ne pourra mériter qu’en continuant à ne pas se trahir, comme cela a été fait jusqu’à présent.

De temps en temps, il baisse ses lunettes pour profiter du spectacle coloré, après tout il le mérite, surtout vers la fin, quand il enlève ses lunettes et que Flavio revient, embrassé par le groupe et le personnel, incrédule, comme réveillé de un beau rêve dans lequel il a réussi à divertir près de 50 000 personnes avec le seul pouvoir de ses histoires, annonce les enchaîner un soir d’été avec des mots, pas avec des ballets offensifs et du reggaeton, pas avec des tubes choquants ; des mots que pas un seul garçon entre parterres et tribunes ne se perd, en effet, particulièrement vécus, chacun recalibré sur sa propre sentimentalité, qui est le défi le plus difficile à gagner, tout le reste, visibilité, chiffres, succès, classements, ce sont juste une conséquence stupide en comparaison.

“Vita paranoia”, “Sbatti”, “Zucchero filato”, “Scintille”, “Scusa”, “Punk” (quel beau morceau !), “Quella te” (bien sûr), “Destri”, avec Gazzelle le public retraverse des années de musique, des années d’histoires personnelles, jusqu’aux morceaux de “Dentro”, l’album sorti il ​​y a seulement quelques semaines, encore une fois dans le mille, comme “IDEM”, “E pure…”, “Non lo dire a personne” et “Flavius” ; pour ensuite conclure avec “Non sei tu”, qui même si au départ ce n’est pas une grande chanson finale (à l’avenir peut-être utilisera-t-il “Flavio”, qui semble fait exprès) est en fait celui qui a déclenché l’étincelle. Une étincelle qui est devenue un incendie perturbateur, un incendie qui a généré un incroyable conte de fées qui, à ce moment-là, on ne sait quoi d’autre il nous réservera (certainement une tournée des salles de sport entre mars et avril en 2024).

“Ci”, au pluriel, car Gazzelle, en tant qu’icône, en tant que dossier qui contient toutes ces chansons si importantes pour ceux qui les écoutent, à une époque où écrire des chansons ne semble qu’une méthode pour obtenir autre chose, ne n’appartient pas qu’à Flavio Pardini, n’appartient qu’à Maciste Dischi, en fait l’une des réalités les plus brillantes de notre discographie grâce aux oreilles dorées de Gno Sarubbi, dès le jour 0 de son aventure indépendante capable d’identifier comme aucun autre musicien capable de provoquer ces courts-circuits émotionnels, il suffit de penser au talent incommensurable de Mobrici (de loin le dompteur de scène italien le plus excitant) ou de Fulminacci (l’héritier le plus crédible de ce songwriting engagé que l’on regrette tant) ; non, Gazzelle appartient à tous ceux qui, et ils sont nombreux, dans leur idée de la musique et des histoires, se sont reconnus, réfléchis, trouvés et résolus.



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