L’Europe durcit sa position vis-à-vis de la Chine

LONDRES: Piqués par les liens étroits de la Chine avec le président Vladimir Poutine et sa répression chez eux, les pays européens imposent de nouvelles limites aux exportations et aux investissements chinois d’une manière plus conforme à la stratégie défendue par Washington.

Des pays comme l’Allemagne et l’Italie suivent l’exemple des Pays-Bas et étudient les contrôles des exportations et des investissements adoptés par les États-Unis, selon des déclarations publiques et de nombreuses personnes familières avec la pensée des dirigeants.

Le principal moteur est l’alliance continue de la Chine avec la Russie malgré l’invasion de l’Ukraine, mais aussi son agression perçue à l’étranger et contre son propre peuple.

Le changement équivaut à un changement majeur pour un continent qui était auparavant bridé par la pression américaine pour rompre les liens économiques avec la Chine.

Bien que des différences importantes subsistent, elles reflètent une frustration croissante – et un sentiment de vulnérabilité – envers les dirigeants de la deuxième plus grande économie du monde alors que le conflit en Ukraine fait rage.

Ce changement s’est accompagné de commentaires publics beaucoup plus critiques de la part de hauts fonctionnaires qui hésitaient auparavant à dénoncer Pékin.

“Pour nous, la Chine est un partenaire, un concurrent et un rival systémique”, a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock aux législateurs à Berlin après sa visite en Chine au début du mois.

“Malheureusement, nous avons eu l’impression – je tiens à le souligner malheureusement – que l’aspect rival systémique se renforce de plus en plus.

“Non seulement parce que la Chine se comporte de manière plus offensive à l’extérieur – on pourrait aussi dire de manière agressive – mais aussi de manière plus répressive à l’intérieur”, a-t-elle déclaré.

Elle a qualifié les actions chinoises à la maison et à l’étranger de “plus que choquantes”.

Les États-Unis et l’Union européenne ont travaillé à développer des outils pour ralentir les progrès de la Chine dans des domaines tels que les semi-conducteurs et la défense. Les alliés discutent de contrôles à l’exportation et d’une coopération accrue sur les matériaux critiques.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a été en pourparlers étroits sur la question avec les États-Unis, qui font pression pour un blocus mondial de l’accès de la Chine aux produits clés. Un objectif : limiter l’exportation vers la Chine de produits chimiques servant à fabriquer des semi-conducteurs. —Bloomberg