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L’État est souvent débordé en matière d’informatique

L’État est souvent débordé en matière d’informatique

2024-03-08 17:41:00

L’échec des projets informatiques des autorités est souvent dû à un manque de leadership politique. C’est ce que montre un exemple du système correctionnel du canton de Zurich.

Une action politique trop hésitante a fait que le dossier électronique des patients n’est plus opérationnel depuis des années.

Christian Beutler / Keystone

L’informatique est une matière complexe, surtout lorsqu’elle concerne l’État. La liste des projets informatiques ratés ou bâclés au niveau fédéral et cantonal est longue. L’entreprise Abraxas a récemment achevé un projet pour le système pénal du canton de Zurich et a vendu l’ensemble de sa division produits. Ce qui est explosif, c’est qu’Abraxas n’est pas un fournisseur informatique ordinaire, mais appartient aux communes et aux cantons. Zurich compte même deux conseils d’administration.

Ce cas est un exemple de ce dont souffrent trop souvent les projets informatiques de l’État : des exigences excessives et un manque de leadership. Les autorités surchargent leurs projets, la gestion des projets est à la limite, et personne n’est vraiment responsable dans l’organigramme confus de l’administration. La politique est souvent totalement absente.

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Les grands projets informatiques échouent partout, même dans les entreprises privées. La plupart du temps, le public n’en a tout simplement pas connaissance. Mais il existe une différence cruciale entre l’État et les entreprises : l’État a une responsabilité envers ses citoyens. Il doit utiliser efficacement l’argent des impôts afin de pouvoir proposer des services modernes, sûrs et conviviaux.

L’État ne peut donc éviter d’acquérir le savoir-faire nécessaire pour mener à bien les projets informatiques. Il le doit à ses citoyens.

La débâcle avec Insieme a coûté des millions au gouvernement fédéral

Le projet Insieme est toujours considéré comme un excellent exemple de débâcle informatique d’État. En 2012, Eveline Widmer-Schlumpf, alors ministre des Finances, a stoppé le grand projet de l’Administration fédérale des contributions après douze années d’activité. Chez Insieme, il y a eu des violations du droit des marchés publics et de la corruption. La Confédération a dû annuler 116 millions de francs.

Un expert en la matière a ensuite identifié des chefs de projet débordés, une organisation de projet inadaptée et des responsabilités floues comme raisons de cet échec spectaculaire. Ces erreurs se produisent également dans le secteur privé.

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Mais il existe un problème supplémentaire avec les projets gouvernementaux : le manque de leadership politique. Les projets informatiques ne sont pas des questions purement techniques. Ils opèrent dans un cadre juridique, sont intégrés dans des processus organisationnels et dépendent de l’acceptation politique. Ces facteurs sont souvent cruciaux pour le succès. Mais ils sont souvent ignorés par les dirigeants politiques. La vision holistique manque.

Un exemple de cette vision limitée est le vote électronique. Pendant longtemps, l’administration fédérale a traité le vote électronique comme un défi purement cryptologique, jusqu’à ce que surgisse soudainement la question fondamentale de la confiance dans le référendum, l’un des fondements de la démocratie suisse. En ce qui concerne les dossiers électroniques des patients, le gouvernement fédéral a longtemps fermé les yeux sur la nécessité d’une obligation légale pour les médecins d’utiliser réellement ce service.

L’État doit gérer ses prestataires privés de services informatiques

Un autre point de friction est la répartition des tâches entre l’État et les entreprises informatiques privées. En ce qui concerne l’identité électronique (E-ID), le gouvernement fédéral a voulu, par commodité, s’appuyer entièrement sur une solution privée – et a donc lamentablement échoué lors du référendum. Le verdict a clairement montré que les électeurs sont préoccupés par la sécurité et la confidentialité.

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Cela ne signifie pas que l’État doit développer lui-même toutes les solutions informatiques, c’est-à-dire « en interne ». Il ne peut pas du tout faire ça. Mais les autorités ont besoin de suffisamment de connaissances informatiques pour concevoir les projets de manière judicieuse et les gérer de manière compétente. Cela inclut également la volonté politique de façonner les choses.

Dans le cas d’Abraxas, cela manquait particulièrement. Le canton de Zurich détient une participation stratégique dans l’entreprise informatique, mais n’y exerce pas son influence. Il se retrouve désormais dans un désastre – et sa participation s’est révélée inutile. Voilà à quoi ressemble un manque de leadership politique.



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