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L’essor des compléments alimentaires en Suisse et aux États-Unis : un marché florissant mais dangereux

L’essor des compléments alimentaires en Suisse et aux États-Unis : un marché florissant mais dangereux

En Suisse, le marché des compléments alimentaires est florissant. Trois Suisses sur dix disent en consommmer régulièrement. Mais si elles sont avalées en trop grand quantité, ces gélules ou poudres peuvent avoir des effets néfastes.

Multivitamines-minéraux, magnésium, vitamine D “pour l’hiver”: c’est le cocktail quotidien que prend Sonya Damergi en ce moment.

La jeune femme n’est pas la seule à miser sur les compléments alimentaires pour rester en forme durant la saison froide.

Aux États-Unis, les pilules, poudres et autres gélules font déjà partie intégrante du régime alimentaire de sept Américains sur dix, selon une enquête menée pour le CRN (Council for Responsible Nutrition). Le marché, en constante augmentation, pèse déjà plus de 20 milliards de dollars.

En Suisse aussi, la demande est importante: trois personnes sur dix disent prendre régulièrement des compléments alimentaires.

Ce secteur en pleine croissance a convaincu une série d’investisseurs, dont Nestlé ou l’Oréal, d’injecter 56 millions de francs dans Timeline, une biotech basée à Lausanne.

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“La longévité” devient une préoccupation centrale pour beaucoup d’entre nous, estime Chris Rinsch, cofondateur de la start-up qui vise en priorité les États-Unis. Le marché est “énorme”, assure encore l’entrepreneur.

Sonya, elle, teste différents compléments depuis quelques années. La jeune femme a bien conscience que sur Instagram, les marques mettent en avant “des produits miracles”, mais que “c’est d’abord l’hygiène de vie” qui fait la différence. Elle voit plutôt ces pilules comme un coup de pouce.

Les clients n’ont cependant pas de garantie que leur achat aura les effets escomptés. Car contrairement aux médicaments, les compléments alimentaires n’ont pas besoin de prouver leur efficacité pour être mis sur le marché.

Ils peuvent même être nocifs, explique Muriel Cuendet, professeure associée en sciences pharmaceutiques de l’UNIGE. Elle donne l’exemple d’une vaste étude entamée en 2001 et qui devait durer 12 ans. Celle-ci devait permettre d’évaluer l’effet préventif contre le cancer de deux anti-oxydants.

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Il y a la dose optimum, mais au delà, ça peut devenir nocif

Muriel Cuendet, professeure associée en sciences pharmaceutiques de l’UNIGE

Sauf que les chercheurs ont remarqué que les participants qui prenaient des suppléments de vitamine E et sélénium “développaient plus rapidement un cancer de la prostate”, explique la spécialiste en sciences pharmaceutiques. Résultat: l’étude a été interrompue après neuf ans. “Il y a la dose optimum, mais au-delà, ça peut devenir nocif”, souligne Muriel Cuendet.

Attention donc à la surdose, d’autant que les personnes qui prennent des compléments alimentaires sont généralement déjà celles qui se nourrissent le mieux.

>> Voir le sujet de l’émission ABE : Compléments alimentaires: pas si anodins / A bon entendeur / 30 min. / le 5 septembre 2023

Sujet TV: Julie Conti
Adaptation web : Doreen Enssle
#Compléments #alimentaires #attention #surdose #rts.ch
2024-02-03 14:46:58

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