C’est officiel. La France, l’Allemagne et l’Italie, les trois plus gros contributeurs de l’Agence spatiale européenne, ont uni leurs forces pour concurrencer SpaceX. Lors d’une réunion cette semaine, l’ESA a convenu de garantir l’avenir des systèmes de lance-roquettes de nouvelle génération Ariane 6 et Vega-C.
Selon Étoiles et rayuresl’accord fait suite à des mois de querelles entre Paris et Berlin sur des questions “dont les droits de propriété intellectuelle, les licences d’exportation et le budget”.
L’ESA demande à ses États membres de contribuer à hauteur de 18,5 milliards d’euros pour financer les trois prochaines années de programmes spatiaux, soit une augmentation significative de plus de 25 % par rapport aux fonds précédents.
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Le cœur de la tech arrive au cœur de la Méditerranée
Les trois pays proposent également d’autoriser l’ESA à utiliser des micro et mini-systèmes de lancement de fabrication européenne, qui sont actuellement développés par l’Allemagne et la France. L’ESA utilisait auparavant SpaceX pour lancer deux missions scientifiques.
Cela profitera-t-il aux startups technologiques spatiales européennes ?
Berlin ne mettrait son poids derrière les futurs projets d’ArianeGroup (coentreprise d’Airbus et Safran) qu’à condition que des programmes soient ouverts à la technologie des startups européennes, selon des personnes proches des plans. Il sera intéressant de voir comment cela se déroulera dans la pratique.
L’Allemagne est traditionnellement le plus gros contributeur au budget de l’ESA, avec des entreprises aérospatiales comme Airbus et OHB fortement investi dans des projets spatiaux européens à grande échelle. Cela suffira-t-il à défendre les startups et à garantir que leur technologie obtienne une partie du financement et des opportunités ?
L’Allemagne a les yeux rivés sur l’espace
Bien que ce ne soit sans doute pas le premier pays auquel vous pensez lorsque vous pensez à la technologie spatiale, l’agence spatiale allemande héberge le Maîtres Innospace un concours annuel pour les startups de la technologie spatiale.
Avec des bailleurs de fonds comme OHB et Mercedes-Benz Challenges, la compétition n’est pas seulement académique, avec des catégories d’idées déjà en phase d’innovation ou d’intégration avec des technologies, systèmes, services ou solutions existants. C’est une excellente nouvelle si vous voulez commercialiser de vrais produits. Et l’Allemagne a quelques startups avec des cas d’utilisation convaincants.
Constellation utilise des microsatellites pour surveiller la température à la surface de la Terre, en cartographiant les besoins en eau et la disponibilité pour l’agriculture. Cela facilite la surveillance intelligente des cultures et la gestion durable des ressources, permettant aux agriculteurs d’identifier les changements de culture bien avant que des symptômes visibles ne soient présents.
De la même manière, LiveEO fournit une surveillance par satellite des infrastructures critiques telles que les réseaux électriques, les pipelines et les réseaux ferroviaires.
Et il se passe beaucoup de choses dans les fusées et la R&D avec les startups HyImpulse Technologies développement d’un petit lanceur européen pour petits satellites. Il utilise des moteurs-fusées hybrides qui brûlent de la paraffine solide à l’aide d’oxygène liquide. Cela réduit le coût, ce qui les rend sûrs, peu coûteux et donc adaptés à une entrée rapide sur le marché.
Nous sommes à une époque où de nombreuses personnes remettent en question la répartition des fonds dans des formes moins tangibles de R&D face aux défis mondiaux actuels tels que le changement climatique et les pénuries de carburant. Le financement de l’ESA peut être simplement un effort concerté pour détourner le pouvoir des missions spatiales de la Russie, de la Chine et de l’Amérique du Nord. Et c’est si vous pensez même qu’ils pourraient rattraper Space X. Mais quelle que soit la motivation sous-jacente, cela conduira, espérons-le, à l’innovation dans les technologies spatiales par des startups qui, à long terme, contribueront à améliorer la vie sur terre.