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Les vacances ne se passent pas toujours comme prévu… Les arbovirus en France métropolitaine : une année 2022 exceptionnelle et des perspectives inquiétantes

Les vacances ne se passent pas toujours comme prévu… Les arbovirus en France métropolitaine : une année 2022 exceptionnelle et des perspectives inquiétantes

Les vacances ne se déroulent pas toujours comme prévu… Dans notre série “Une semaine en enfer !”, nous explorons ce qui peut mal tourner, de l’aggravation des nausées en voyage à la transmission de virus tropicaux par les piqûres de moustiques, en passant par les dangers microbiologiques méconnus des hôtels, les coups de soleil “traditionnels” ou les dangers insoupçonnés du jardinage, si vous pensiez rester tranquillement chez vous. Selon tous les spécialistes, l’année 2022 a été exceptionnelle en France métropolitaine en ce qui concerne la circulation des arbovirus, ces virus transmis par des arthropodes se nourrissant de sang, tels que les tiques ou les moustiques. Cette année est-elle annonciatrice de ce qui nous attend à l’avenir ? Ou est-ce plutôt une anomalie pour notre pays, habituellement peu exposé à ces virus généralement considérés comme “exotiques” ? 2022, une année de tous les records en France métropolitaine. Revenons en arrière. En 2022, au milieu de l’été, le premier cas “autochtone” de transmission de la dengue est signalé en France. Ce terme qualifie une infection détectée sur le territoire national, sans que le malade n’ait voyagé dans une zone contaminée auparavant. Contrairement aux cas “importés” en provenance de l’étranger, cela signifie donc que le virus circule dans le pays. Cela n’était alors pas très surprenant : la dengue, la maladie arbovirale la plus répandue dans le monde, qui touche chaque année entre 100 et 400 millions de personnes, a déjà été responsable de cas autochtones ces dernières années en France métropolitaine. Le virus avait notamment été détecté dans les Alpes-Maritimes, le Var, les Bouches-du-Rhône, l’Hérault ou encore le Gard, totalisant une trentaine de cas depuis 2010. Donc, initialement, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter. Mais voilà, 2022 ne s’est pas déroulée comme prévu et les cas autochtones se sont multipliés. Neuf épisodes de transmission autochtone de la dengue ont été recensés, totalisant 66 cas au total, dans les régions de l’Occitanie (12 cas), de Provence-Alpes-Côte d’Azur (52 cas) et de Corse (deux cas). De plus, le virus a touché de nouveaux départements où aucun cas de dengue n’avait jamais été identifié, comme la Haute-Garonne, les Hautes-Pyrénées ou les Pyrénées-Orientales. 66 cas autochtones peuvent sembler peu, mais cela représente plus du double des cas recensés en 12 ans, depuis le premier cas autochtone de dengue identifié en France en 2010 dans les Alpes-Maritimes. Or, la dengue est une maladie à ne pas prendre à la légère. La dengue, une maladie potentiellement grave. Si la dengue est asymptomatique dans une grande proportion de cas (entre 50 % et 90 %, selon les études), elle peut néanmoins se manifester, dans environ 1 % des cas, par une forme potentiellement mortelle : la dengue dite “hémorragique”, accompagnée de saignements multiples, notamment gastro-intestinaux, cutanés et cérébraux. Chez les autres personnes symptomatiques, la maladie se manifeste principalement par des symptômes assez proches de ceux de la grippe : fièvre, maux de tête, douleurs musculaires… On estime que chaque année, 500 000 personnes sont hospitalisées dans le monde pour des formes graves de la maladie, qui entraînent entre 10 000 et 15 000 décès. Au-delà de ce coût en vies humaines, la prise en charge de la maladie a un coût certain pour la communauté. Limiter le nombre de cas est important, car la maladie risque de se propager à chaque piqûre de moustique. Au 1er janvier 2023, sur les 96 départements de France métropolitaine, 71 sont colonisés par le moustique vecteur Aedes albopictus (le moustique tigre). Ministère de la Santé et de la Prévention – Direction générale de la Santé. Quels moyens de lutte ? Lorsqu’un moustique vecteur pique une personne infectée, le virus se multiplie dans son organisme. Lors de la piqûre suivante, il passera dans le sang d’une autre personne, où il pourra être prélevé par un autre moustique, et ainsi de suite. Le meilleur moyen de limiter la propagation d’un foyer d’infection est donc de lutter contre le principal vecteur de ce virus, à savoir Aedes albopictus, plus connu sous le nom de moustique tigre. Une tâche très compliquée, car la zone de répartition de ce moustique ne cesse de s’étendre en France ces dernières années, ce qui augmente considérablement le nombre de départements à risque. Chaque foyer identifié nécessite la mise en place d’une infrastructure assez lourde pour briser le cycle de circulation des virus dans la population humaine : opérations de démoustication à proximité des cas détectés (visant à éliminer les moustiques adultes ainsi que leurs larves), actions de sensibilisation du public et des professionnels de la santé, enquêtes de porte à porte menées en collaboration avec les agences régionales de santé (ARS), Santé publique France et les agences de démoustication (Altopictus ou Entente interdépartementale de démoustication). Un employé de l’EID Méditerranée pulvérise de l’insecticide dans le sud de la France. Valéry Haché / AFP À quoi s’attendre dans les années à venir ? Il est très difficile de prévoir la circulation des arbovirus, car leur cycle de transmission est influencé par de nombreux paramètres. Il est donc difficile de dire si 2023 et les années suivantes seront similaires, voire pires, que 2022. Il est également difficile de prévoir quelle arbovirose, entre la dengue, le Zika ou le chikungunya, sera à l’avant-plan. Cependant, étant donné que la dengue est la plus présente de ces arboviroses à travers le monde, il y a de fortes chances que de plus en plus de cas de cette maladie soient observés sur le territoire métropolitain dans les années à venir. Une chose est certaine : il est désormais clairement établi que nous devons nous attendre à une augmentation des cas de transmission arbovirale en France métropolitaine au cours des prochains étés. Surtout que la situation exceptionnelle observée en France l’année dernière n’est pas un cas isolé à l’échelle mondiale. Lire la suite: Comment les moustiques nous piquent (et les conséquences) En 2022, plus de 2,8 millions de cas de dengue ont été rec
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