Une table de pique-nique, trois tentes de camping… Depuis une semaine, le site de la Chambre des métiers et de l’artisanat, boulevard de la Courtille, est devenu l’épicentre de toutes les colères pour les militants écologistes.
En cause, l’abattage programmé de trois marronniers « centenaires » pour mener à bien un projet immobilier de trente-sept et trente-huit logements.
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Ce vendredi après-midi, à la sortie d’une réunion avec la préfecture, les adhérents de Chartres Écologie arborent un large sourire : « Les marronniers sont sauvés », se réjouit Patrick Chenevrel, vice-président de l’association. Avant de nuancer tout de suite : « Pour l’instant ».
« Cela peut prendre cinq à sept jours »
Le collectif annonce qu’un riverain, tout proche du chantier, a déposé un référé suspensif d’urgence au tribunal administratif d’Orléans. Le processus d’abattage des arbres est donc arrêté en attendant le jugement. « Cela peut prendre cinq à sept jours », précise Patrick Chenevrel.
Karine Dorange, adjointe au maire en charge de l’urbanisme et des travaux, ne cache pas son agacement face à cette affaire qui prend des proportions inédites.
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« Certains citoyens se sont introduits sur une propriété privée. Ils sont dans l’illégalité. Sur le fond, c’est très contestable. Le permis de construire est conforme. La décision de l’abattage des marronniers a été validée par les services de l’État avec une prescription qui est de replanter des arbres. Un recours a été déposé par un citoyen auprès du juge administratif. On saura la semaine prochaine si ce recours est recevable. S’il l’est, on attendra la décision du juge qui interviendra une quinzaine de jours plus tard ».
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Plus généralement, Karine Dorange s’en prend « aux écolos qui ont des vérités sur tout. Nous ne sommes pas stupides. Nous avons consulté un expert qui est venu sur place, et ses conclusions sont aux antipodes de ce qu’assènent les militants qui squattent le site. Ces arbres ne sont pas centenaires, on aura bientôt tous les écrits qui le prouvent ».
D’après Chartres Écologie, un deuxième recours, cette fois-ci pour abus de pouvoir, aurait été déposé. Mais Karine Dorange, ne confirme pas l’existence d’une telle procédure.
« La justice va trancher, et c’est très bien »
« Les écolos vous balancent comme ça des infos, mais moi, je n’ai rien. Tout ce que j’ai, c’est leur recours gracieux en date du 16 août. J’ai un délai règlementaire de deux mois pour leur répondre. Ils disent tout et n’importe quoi. Ils nous accusent de ne pas respecter le droit. Mais les seuls qui ne le respectent pas, c’est eux ! ».
Philippe Bourguignon, promoteur immobilier, propriétaire du site et porteur du projet de construction des résidences, se veut plus conciliant. « Ce sont des gens sincères, chacun a sa vérité. Il faut désenvenimer la situation. Je suis content. La justice va trancher, et c’est très bien. »
Chartres Ecologie a lancé une pétition sur le site change.org intitulée Sauvons les marronniers de la Courtille à Chartres !. Ce vendredi soir, elle avait recueilli 1.500 signatures.
Rémi Bonnet
