Nouvelles Du Monde

Les toilettes non genrées dans les écoles : une réception positive mais une certaine appréhension

Les toilettes non genrées dans les écoles : une réception positive mais une certaine appréhension

Les toilettes non genrées qui existent déjà dans quelques écoles sont généralement bien accueillies, bien que certains élèves ne soient pas encore tout à fait à l’aise de partager ces espaces.

• À lire aussi : Inquiétudes quant à l’instrumentalisation politique de la question de l’identité de genre

• À lire aussi : Le courage de s’opposer à la gauche radicale

• À lire aussi : Les toilettes distinctes pour filles et garçons sont là pour rester à l’école

« On a répondu à une demande des élèves et les gens étaient d’accord pour avoir une section accessible à tous, tout en maintenant d’autres toilettes genrées pour ceux qui pourraient être moins à l’aise », explique Michel Lussier, directeur général de l’École secondaire Saint-Joseph, un établissement d’enseignement privé situé à Saint-Hyacinthe.

Le projet, réalisé à la fin mars 2022, a été initié par des élèves membres du comité LGBTQIA+ de l’établissement.

« Après quelques mois de discussions, nous avons déterminé quelles toilettes étaient idéales à transformer. Nous y avons placé une affiche amusante pour souligner que c’était accessible à tous », ajoute le directeur de l’établissement.

Lire aussi  Le prince William et Harry trouvent Camilla Queen Consort "à peine tolérable"

Il affirme également qu’aucun problème n’a été signalé depuis l’aménagement des toilettes mixtes, qui comptent six cabines.

« En ayant à la fois des toilettes genrées et mixtes, je pense que c’est la bonne voie à suivre dans une école pour que tout le monde se sente à l’aise », explique-t-il.

Pas encore totalement à l’aise

À Montréal, un lycéen de cinquième année du collège privé Ville-Marie, qui dispose uniquement de toilettes mixtes, estime également que c’est une meilleure pratique.

« Depuis cette année, les deux toilettes sont devenues mixtes. Ça ne me dérange pas trop, mais c’est un peu gênant parce que dans l’ancienne toilette des garçons, il y a encore des urinoirs, donc ça ne donne pas envie d’y aller quand il y a des filles », raconte le jeune homme de 16 ans, qui préfère rester anonyme. Il affirme que l’école n’a pas consulté les élèves avant de changer les blocs sanitaires.

Lire aussi  Hausse des exportations chinoises d'équipements de protection contre le COVID vers la Corée du Nord

Le collège a d’ailleurs refusé les demandes d’entrevues du Journal.

Ingérence pour une question de toilettes

Pour Sylvain Martel, porte-parole du Regroupement des comités de parents autonomes du Québec (RCPAQ), le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, devrait se concentrer sur des questions « plus urgentes » plutôt que de s’immiscer dans la gestion des écoles et dans des cas particuliers.

« Est-ce que nous en sommes vraiment là ? Est-ce que le ministre doit personnellement intervenir pour gérer des toilettes alors qu’il semble y avoir des problèmes plus pressants dans le domaine de l’éducation depuis le début de l’année scolaire », s’interroge-t-il, faisant notamment référence au nombre d’enseignants manquants dans les salles de classe.

Hier, Bernard Drainville a déclaré que les toilettes genrées resteraient présentes dans les écoles du Québec, après qu’une polémique ait éclaté concernant une école de Rouyn-Noranda qui avait annoncé la transformation des blocs sanitaires l’année prochaine.

Sylvain Martel rappelle néanmoins que le ministre Drainville avait déclaré faire confiance aux écoles pour l’organisation des cours pendant la canicule.

Lire aussi  Appel sans réponse, Paulus Waterpauw sera l'avocat de la police Lukas Enembe

« Il semble que pour une question de toilettes, il ne puisse pas faire confiance aux écoles et qu’il doive intervenir et créer un comité de sages », déclare-t-il avec déception.

Il espère surtout que le ministre de l’Éducation ne se basera pas uniquement sur l’avis des scientifiques, mais également sur les voix des parents et des élèves concernant la délicate question des toilettes mixtes.

« Ce n’est pas un petit groupe de personnes sélectionnées qui devrait réfléchir à cette question, cela devrait être un débat public ouvert, dans lequel tout le monde peut s’exprimer : tant ceux qui sont pour que ceux qui ont des incompréhensions ou des appréhensions », ajoute-t-il.

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l’adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT