SINGAPOUR: Les géants de la technologie Twitter et Meta ont supprimé ces dernières semaines des comptes de médias sociaux faisant la promotion de récits pro-occidentaux qui soutenaient les États-Unis et leurs alliés tout en s’opposant à des pays comme la Chine et la Russie, selon un rapport publié mercredi 24 août.
L’étude conjointe du Stanford Internet Observatory – un programme de l’Université de Stanford étudiant les abus d’Internet – et de la société d’analyse des médias sociaux Graphika indique que c’est la première fois que des opérations secrètes d’influence pro-occidentale ont été identifiées et supprimées sur les médias sociaux.
« À quelques exceptions près, l’étude des opérations d’influence modernes s’est massivement concentrée sur les activités liées aux régimes autoritaires dans des pays comme la Russie, la Chine et l’Iran, avec une croissance récente des recherches sur le rôle intégral joué par les entités privées », indique le rapport.
Les données fournies par la société mère Twitter et Facebook Meta aux chercheurs ont montré une série de campagnes secrètes qui se sont déroulées sur une période de près de cinq ans sur diverses plateformes de médias sociaux, notamment Twitter, Facebook et Instagram.
Un “réseau interconnecté” de comptes sur ces plateformes a utilisé des tactiques trompeuses pour promouvoir des récits pro-occidentaux au Moyen-Orient et en Asie centrale.
Twitter a répertorié les “pays d’origine présumés” des campagnes comme les États-Unis et la Grande-Bretagne, tandis que Meta a déclaré que le “pays d’origine” était les États-Unis.
Les deux entreprises n’ont pas partagé les détails techniques de leurs enquêtes et n’ont publiquement attribué l’activité à aucune entité ou organisation.
LA RUSSIE “FORTEMENT CRITIQUE”
En juillet et août, Twitter et Meta ont supprimé deux ensembles de comptes “qui se chevauchent” pour avoir enfreint les conditions d’utilisation de leurs plateformes.
Twitter a déclaré que les comptes avaient violé leurs politiques sur “la manipulation de la plate-forme et le spam”, tandis que Meta a déclaré que les comptes se livraient à un “comportement inauthentique coordonné”.
Après la suppression des comptes, les deux sociétés ont fourni des “parties des activités” à Graphika et à l’Observatoire Internet de Stanford pour une analyse plus approfondie.
Twitter a fourni des données couvrant plus de 299 000 tweets de 146 comptes entre mars 2012 et février de cette année, montrant une activité liée à des campagnes secrètes d’origine incertaine.
Ces campagnes secrètes étaient également représentées dans un ensemble de métadonnées de 39 profils Facebook, 16 pages et deux groupes ; ainsi que 26 comptes Instagram actifs de 2017 à juillet de cette année.
