Depuis l’apparition de la COVID-19, de nombreuses études ont été menées sur les modes de transmission du virus. Bien que la transmission par voie respiratoire soit la plus courante, la transmission par contact est également possible. Cependant, il existe une opinion répandue selon laquelle la contamination par contact serait négligeable. Cette opinion est-elle légitime ? Dans cet article, nous examinerons les preuves scientifiques disponibles pour déterminer si la contamination par contact est un risque à ne pas sous-estimer dans la lutte contre la COVID-19.
Une étude menée auprès de 279 foyers de Londres pendant les vagues de circulation des variants alpha a apporté la première preuve que la présence du SRAS-CoV-2 sur les mains et les surfaces des personnes contribue de manière significative à la propagation du COVID-19 en milieu communautaire. Les chercheurs ont suivi 414 contacts familiaux sensibles vivant dans les foyers de 279 cas primaires nouvellement diagnostiqués et ont régulièrement testé tous les contacts pour l’infection par le SRAS-CoV-2 par PCR via des écouvillons du nez et de la gorge en plus de recueillir des échantillons à partir des mains des cas primaires et des contacts ainsi que sur les surfaces les plus fréquemment touchées dans les zones de contact fréquent pour identifier la présence de matériel génétique du SRAS-CoV-2 et pour évaluer le nombre de particules virales. L’analyse montre que lorsque le virus est retrouvé sur les surfaces et les mains des participants, la transmission intrafamiliale est significativement plus élevée. De plus, la présence du virus sur les mains des cas primaires est associée à un risque multiplié par 3 de contacts au sein de la famille, et les contacts présentant des traces de virus sur les mains sont 2 fois plus susceptibles d’être infectés par COVID 19. Lorsque le virus est présent sur des surfaces fréquemment touchées par les membres de la famille, les contacts sont 3,8 fois plus susceptibles d’avoir du virus détectable sur les mains et 1,7 fois plus susceptibles d’être infectés (diagnostic par PCR). Enfin, pour 6 des contacts non infectés de l’étude, des prélèvements positifs pour les mains ou pour les surfaces du foyer ont été retrouvés avant toute infection, suggérant la directionnalité de la transmission des surfaces domestiques et des mains vers le nez et la gorge. Les chercheurs ont donc conclu qu’il était crucial de bien « décontaminer » les surfaces fréquemment touchées au sein du foyer en plus du lavage fréquent des mains pour interrompre la propagation du virus en milieu communautaire.
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