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Les liens entre groupes extrémistes violents et activités socio-économiques en Côte d’Ivoire: Analyse et impacts dans le nord-est du pays (2019-2022)

Les liens entre groupes extrémistes violents et activités socio-économiques en Côte d’Ivoire: Analyse et impacts dans le nord-est du pays (2019-2022)

William Assanvo est chercheur à l’Institut d’études de sécurité (ISS) au sein du bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest, le Sahel et le lac Tchad. Dans son rapport publié le lundi 18 septembre, il analyse les liens entre les groupes extrémistes violents et les activités socio-économiques légales et illégales dans le nord-est de la Côte d’Ivoire entre 2019 et 2022. La menace djihadiste en provenance du Sahel s’est propagée ces dernières années vers les zones frontalières septentrionales des pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest. Les groupes extrémistes violents identifiés dans le nord de la Côte d’Ivoire, en particulier le nord-est, incluent le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), une filiale d’Al-Qaïda dans la région, ainsi que des groupes liés à la Constitution Macina et Ansarul Islam.

Les djihadistes parviennent à s’intégrer au tissu économique local en se procurant les ressources nécessaires à leurs activités. Cela comprend de la nourriture, des médicaments, du carburant, des motos, des armes, des munitions et des engrais chimiques pour la fabrication d’engins explosifs. Ils se lancent dans des activités socio-économiques, souvent illicites, pour satisfaire leurs besoins. Les enquêtes policières ont révélé que les djihadistes utilisent le chantage pour imposer leur protection aux éleveurs de bétail dans la région frontalière entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Les djihadistes ont également facilité l’activité d’orpaillage illégal dans la région en échange d’une collaboration et d’une contribution financière de la part des orpailleurs.

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La coopération entre la Côte d’Ivoire et les pays voisins, en particulier le Mali et le Burkina Faso, a été impactée par les changements de régimes politiques dans ces pays. Les autorités de transition au Burkina Faso ont eu du mal à faire face à la multiplication des fronts djihadistes, tandis que la crise au Mali a également affecté la coopération militaire et sécuritaire avec la Côte d’Ivoire. La persistance de l’insécurité dans le nord de la Côte d’Ivoire est également due à des vulnérabilités socio-économiques propres à cette région.

Bien qu’Abidjan ne soit pas actuellement directement menacée par les groupes terroristes, il ne faut pas exclure la possibilité d’une attaque dans la ville. Des informations de presse ont déjà suggéré des projets d’attaques dans différents lieux d’Abidjan en 2018 et 2019. Étant le cœur du pouvoir politique, administratif et socio-économique de la Côte d’Ivoire, la ville représente une cible symbolique importante pour les groupes extrémistes violents.

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