Elle a vécu plus longtemps en exil qu’en Iran. Mais Farah Pahlavi, 84 ans, n’a pas perdu l’espoir de retourner dans son pays natal.
– Les Iraniens veulent reprendre l’Iran. S’il y a une chose que notre histoire millénaire nous a apprise, c’est que la lumière triomphe des ténèbres.
Pahlavi le dit dans une rare interview avec NRK.
Cette déclaration fait écho à plusieurs manifestations à l’occasion de l’anniversaire de l’assassinat de Mahsa Amini, le 16 septembre, qui a déclenché l’année dernière un soulèvement populaire contre le régime en place.
“Nous sommes une grande nation, nous voulons reprendre l’Iran” était l’un des slogans Les Iraniens ont crié à l’anniversaire.
– Cela montre à quel point les femmes et les hommes iraniens sont courageux. Malgré la brutalité du régime, ils continuent de lutter pour la libération de l’Iran, dit-elle depuis Paris.
Visité la Norvège
Pahlavi a été impératrice d’Iran de 1961 jusqu’à ce que la révolution de 1979 transforme la monarchie alliée à l’Occident en république islamique.
Certains l’associent aux réformes qui ont donné aux femmes le droit de vote, un meilleur accès à l’éducation et plus d’égalité au sein du mariage, explique la spécialiste de l’Iran Marianne Hafnor Bøe.
Mais l’une de ses premières tâches en tant qu’impératrice fut de visiter la Norvège.
– Nous avons visité la Norvège à l’invitation du roi Olav, qui nous a réservé un accueil chaleureux. Je garde de bons souvenirs de cette visite et j’ai beaucoup d’admiration pour la Norvège et ses habitants, se souvient-elle.
Aujourd’hui, l’impératrice jouit d’une grande étoile parmi les monarchistes et les Iraniens plus âgés, explique Bøe. Pour d’autres, elle représente une époque où il y avait aussi un manque de démocratie, ajoute-t-elle.
Après qu’une alliance d’islamistes et de gauchistes ait renversé la monarchie Pahlavi, des millions d’Iraniens ont été contraints de fuir. Certains ont fui pour des raisons politiques. D’autres veulent retrouver les opportunités qu’ils ont perdues en Iran.
Pour l’impératrice, il devenait important de mettre en valeur les réalisations iraniennes à l’étranger.
L’année dernière rencontré elle donc Nima Shahinian. Il est arrivé en Norvège en tant que réfugié, a rejoint les forces armées et a servi, entre autres, en Afghanistan avant de devenir le premier astronaute norvégien.
Rencontre avec le président du Storting
À l’occasion de l’anniversaire de la mort de Mahsa Amini, Pahlavi a également rencontré le président du Parlement, Masud Gharahkhani.
Elle estime que la réunion peut motiver les jeunes Iraniens qui rêvent de la même démocratie que celle administrée par le président du Storting en Norvège.
Il partage cette conviction.
– Mon expérience est que cela signifie quelque chose pour les peuples opprimés que les dirigeants démocratiques rencontrent ceux qui les représentent. La réponse des personnes vivant en Iran a été majoritairement positive, explique Gharahkhani.
Le président du Storting a déjà rencontré la chef de l’opposition biélorusse Svetlana Tikhanovskaja. Il a également rencontré des personnalités de l’opposition iranienne telles que la militante des droits des femmes Masih Alinejad et la lauréate du prix Nobel Shirin Ebadi.
Il a également reçu une compensation pour cela. Gharahkhani, qui est elle-même d’origine irano-kurde, a été critiquée par son collègue du parti Dler Khurshidi pour sa rencontre avec l’impératrice. Khurshidi a raconté que le régime Pahlavi avait opprimé son grand-père qui était un séparatiste kurde.
Mais ces rencontres sont positives pour le développement d’une culture démocratique parmi les Iraniens, estime le doctorant Joseph Salomonsen, qui affirme que les Iraniens sont politiquement divisés.
– Le mouvement populaire en Iran a l’intention de faire évoluer l’Iran vers la démocratie. Cela oblige l’opposition à mettre de côté son positionnement politique, ce que Gharahkhani facilite lorsqu’il rencontre diverses personnalités de l’opposition. Tant que l’opposition est divisée, elle est en faveur du régime, conclut Salomonsen.
2023-10-03 16:52:56
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