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Les idées reçues sur les capacités des femmes en question selon les neurosciences

Les idées reçues sur les capacités des femmes en question selon les neurosciences

Les idées reçues sur les capacités limitées des femmes sont tenaces mais ces dernières années, les neurosciences participent à déconstruire peu à peu les stéréotypes.

Les femmes sont multitâches: Faux. Contrairement à la gent masculine qui serait « monotâche », les femmes sauraient mener plusieurs actions de front. Ce préjugé est conforté par une étude remontant à 1982. Celle-ci avait décelé post-mortem, sur une vingtaine d’individus, un corps calleux plus large chez les femmes que chez les hommes. Ce faisceau de fibres nerveuses relie les deux hémisphères cérébraux, d’où l’idée que cela permettrait aux femmes d’activer plus efficacement leurs deux hémisphères simultanément, donc d’accomplir plusieurs tâches en même temps. L’analyse d’une cinquantaine d’études a conclu quelques années plus tard qu’il n’y avait pas de différence significative dans l’épaisseur du corps calleux. Mieux, les chercheurs remettent désormais en cause la possibilité même d’être « multitâche ». Dans une étude publiée en 2010, Étienne Koechlin et Sylvain Charron, du laboratoire de neurosciences cognitives de l’Inserm, ont montré que le cerveau n’est en mesure de réaliser qu’une seule chose à la fois, qu’on soit un homme ou une femme. Grâce à l’imagerie médicale, ils ont mis en évidence chez tous les volontaires une zone du cerveau qui s’active pendant la réalisation de deux tâches. Elle jouerait le rôle de commutateur assurant le passage d’une besogne à l’autre de manière si rapide que nous n’en avons pas conscience. Ce qui nous donnerait l’impression de faire deux choses simultanément.

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Les femmes ne savent pas s’orienter: Vrai et Faux. Plusieurs études confirment que les hommes sont en moyenne plus performants que les femmes dans des tâches de navigation spatiale (trouver le chemin le plus court dans un labyrinthe virtuel) ou de rotation dans l’espace (reconnaître des objets en 3D sous différents angles). Un atout que certains chercheurs attribuent à la testostérone, alors que d’autres y voient une conséquence de l’éducation – par exemple, les garçons jouent plus souvent dehors et préfèrent les jeux collectifs. Il suffit toutefois aux femmes de s’entraîner pour améliorer leur sens de l’orientation, et même égaler celui des hommes. Des chercheurs de l’université de Toronto ont ainsi testé la capacité de femmes et d’hommes à localiser une cible mouvante sur un écran, notant de meilleurs résultats chez ces derniers. Mais lors d’un second test, après dix heures passées sur un jeu vidéo, les deux sexes arrivaient au coude-à-coude!

Les femmes ont l’instinct maternel: Vrai. Certains chercheurs soutiennent que s’occuper des bébés serait inné chez elles. Ils invoquent le rôle de l’ocytocine – présentée comme l’hormone de l’attachement et sécrétée en quantité pendant la grossesse – qui agirait sur le cerveau des mères. Les pères ne sont cependant pas en reste! Eux aussi connaissent des changements neuronaux après la naissance de leur enfant, mais les chercheurs commencent à peine à les étudier. En présence du nouveau-né, le cerveau paternel active les mêmes zones dédiées à la parentalité que la mère et expérimente lui aussi une augmentation d’ocytocine. C’est certainement ce qui leur permet de réussir aussi bien que les mères à reconnaître les pleurs de leur bébé parmi ceux d’autres enfants.

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Les femmes sont des pipelettes: Vrai. Mais seulement quand elles sont petites. Les études montrent en effet qu’elles développent un langage plus précoce et une meilleure fluidité verbale: à partir de 6 mois, leur babillage dépasse légèrement celui des garçons, et les différences s’accentuent vers 2-3 ans – richesse du vocabulaire, production et compréhension des mots et des phrases… Les raisons de cette meilleure maîtrise ne sont pas connues. Mais les données disponibles sur les adultes ne révèlent plus de différences significatives.

Les femmes sont intuitives: Vrai. Mais pas forcément plus que les hommes! En neuro­sciences, l’intuition est la reconnaissance, rapide et inconsciente, sans recourir au raisonnement, de certains « motifs » ren­contrés de façon récurrente et qui se sont donc ancrés dans notre mémoire. Il peut par exemple s’agir de faire le lien entre expressions du visage et humeur, ou entre une liste de symptômes et un diagnostic médical. En 2005, une étude britannique auprès de 15 000 internautes leur a proposé de distinguer des sourires francs de sourires simulés parmi 10 paires de photos. Alors que 77 % des femmes s’étaient définies comme « très intuitives » contre 58 % des hommes, les deux sexes ont répondu avec le même taux de réussite (71 et 72 %), tendant à prouver qu’ils ont tout autant d’intuition. Cependant, une nouvelle étude chinoise publiée en octobre contredit ce résultat: cette fois, ses participantes, munies d’électroencéphalogramme, ont non seulement pris des décisions plus intuitives et plus rapides mais elles ont aussi obtenu de meilleurs résultats.

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