Les deux enfants de Diane Barrière et Dominique Desseigne, Alexandre et Joy, ont trouvé un accord pour le rachat des parts de Fimalac dans le groupe familial, à leur profit.
Nouvelle ère pour le groupe Lucien Barrière qui, 111 ans après la création de ce qui est désormais le premier opérateur casinotier en France et en Suisse, va voir les enfants succéder au père. Alexandre Barrière et sa sœur Joy Desseigne-Barrière vont devenir les seuls propriétaires du groupe, alors que la famille cohabitait depuis des décennies avec un actionnaire minoritaire, Accor depuis 1989 et Fimalac depuis 2011. Selon les informations du journal Les Echos un accord a été trouvé par les deux héritiers du groupe pour racheter les parts de Fimalac, la holding du milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière, pour un montant de 325 millions d’euros.
Jusqu’alors, l’homme d’affaires de 82 ans détenait une participation de 40% du groupe Barrière mais avait accepté le principe d’une cession de l’intégralité des parts de Fimalac dans le groupe Barrière à Alexandre et à Joy. Il s’était également dit prêt à leur vendre les 10% qu’il détient dans la Société fermière du casino municipal de Cannes (SFCMC), ce qui permettrait à la famille Barrière de grimper à 70% du capital. Le conseil d’administration du groupe a convoqué une assemblée générale mixte mercredi 4 octobre prochain à l’Hôtel Majestic de Cannes «afin de faire adopter les résolutions permettant la mise en œuvre de ce rachat».
Une fois ces transactions réalisées, durant l’été selon nos informations, les deux héritiers Barrière auront alors les mains libres sur la marque qui porte leur nom, et sur les deux groupes dont elle est composée : le groupe Lucien Barrière, non coté en Bourse, et la SFCMC, cotée sur Euronext Paris. Soit un empire dédié aux loisirs et au luxe rassemblant pas moins de 19 hôtels, dont une majorité des 5 étoiles et un palace à Courchevel, 32 casinos, 1 club de jeux, plus de 150 bars et restaurants, 16 spas, un centre de thalassothérapie et une balnéothérapie. Pour près de 6500 collaborateurs et un chiffre d’affaires de 1,3 milliard d’euros en 2022.
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L’arrivée de Joy dans le groupe se confirme
En attendant l’officialisation de ce rachat, deux communiqués envoyés à l’Autorité des marchés financiers (AMF) datés de vendredi que Le Figaro a pu consulter stipulent déjà la nomination de Joy Desseigne-Barrière, comme présidente du conseil d’administration du groupe SFCMC, qui comprend un casino, trois hôtels avec plage et sept restaurants, mais aussi de la Société immobilière et d’exploitation de l’hôtel Barrière-Le Majestic (un hôtel et deux restaurants de prestige), en remplacement de son père. PDG depuis 1995, Dominique Desseigne ne détiendra désormais plus de mandat social, mais obtient le titre de président d’honneur. Autant de nouveautés qui actent le changement de stratégie pris par le groupe depuis l’arrivée d’Alexandre Barrière à la présidence en avril.
Ces changements devraient être officialisés dès la semaine prochaine, avec l’annonce ce lundi 31 juillet de la nouvelle gouvernance et du nouveau conseil d’administration, ainsi que l’annonce ce mardi 1er août d’un nouveau directeur général, selon une source proche du dossier. Depuis avril, c’est l’ex-PDG de SFR et d’Altice France, Grégory Rabuel, qui assure cette mission à la tête du groupe. Pour la première fois, un patron opérationnel extérieur à la famille a été nommé, dans un contexte de passation de pouvoir un peu tendue.
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