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les contours d’un second lifting à 44 M€

les contours d’un second lifting à 44 M€

Élus, bailleurs ou encore collectifs citoyens ont examiné, dans le détail, l’évolution du second volet de l’opération de renouvellement urbain du quartier Côte des Roses. Retour chiffré sur cet exercice dense, et instructif, imposé par l’Anru.

Jean-Michel CAVALLI

Aujourd’hui à 06:00

115 M€

Le montant de l’investissement injecté dans la transformation du quartier thionvillois s’annonce colossal. La première opération de renouvellement urbain, menée de 2010 à 2020, s’était soldée sur la somme de 71 M€. Ce second projet (2019-2028) prévoit de mobiliser 44 M€. Soit un total de 115 M€ permettant à la Côte des Roses d’éclore sous un jour nouveau.

Petite erreur de syntaxe : désormais, la dénomination exacte de ce quartier est la suivante : Côte des Roses Bel-Air. L’ajout n’a rien d’anodin tant cette deuxième tranche de travaux gravite très largement autour du centre hospitalier thionvillois : « L’un des enjeux de ce nouveau projet cible l’ouverture urbaine du quartier », avec en toile de fond « un lien structurant avec le CHR », rappelle en ce sens Bérengère Richard, cheffe de projet par intérim.

Deux difficultés

D’un autre temps, en décalage complet avec les visées contemporaines de ce Nouveau programme de renouvellement urbain (NPRU), la barre commerciale de la place Sainte-Anne est promise à la destruction. Deux difficultés majeures contrarient, pour l’heure, les décideurs.

La première relève du devenir du bâtiment abritant les pompes funèbres. Une procédure d’expropriation pèse sur cette emprise destinée à abriter un hôtel hospitalier. Un premier jugement, rendu en avril dernier, a fixé les indemnités dues aux propriétaires des locaux. Une locataire de l’immeuble a également accepté une offre de relogement. Reste désormais à trouver un terrain d’entente avec l’exploitant, les pompes funèbres Battavoine, sur un nouveau point de chute. « Notre objectif est de démarrer les travaux de démolition en novembre », ambitionne Bérengère Richard.

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La seconde difficulté de ce projet, sur lequel lorgnent de nombreux commerçants locaux, tient à son équilibre financier. La programmation commerciale, qui englobe les frais d’études, d’acquisitions et de libérations foncières ou encore les travaux, souffre d’un déficit de 287 000 € : « L’avenant 2022 comprend la sollicitation de subvention Anru complémentaire comblant ce déficit… Ce serait idéal de parvenir à finaliser ce bilan financier pour l’été. »

Cinquante-quatre studios

« Un objectif d’excellence. » Érigée en priorité de ce NPRU, la construction d’un hôtel hospitalier s’inscrira parfaitement dans l’écosystème médical du quartier. L’ambition est de doter la structure de 54 studios avec, en prime, l’installation d’une boulangerie en rez-de-chaussée. La dimension architecturale du projet est ficelée.

Pour preuve, le conseil municipal du 9 juin a acté la promesse de vente du terrain. Le dépôt du permis de construire suivra en septembre. Avant le démarrage des travaux, espéré au cours du premier semestre 2024, une contrainte juridique devra être levée. Un conventionnement portant sur les procédés de soins est en effet requis entre l’opérateur et le CHR.

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Seize maisons en accession sociale

C’est peu dire que la question du logement devient une affaire sensible à Thionville. La ville, en plein renouveau démographique et urbanistique, enregistre une hausse spectaculaire et continue des prix de l’immobilier. Un phénomène dopé par son positionnement géographique à la frontière luxembourgeoise. Afin « d’offrir l’opportunité à des ménages aux faibles ressources de devenir propriétaire », le programme inclut plusieurs logements à une tarification attractive. En témoigne la mise sur le marché de seize maisons en accession sociale avec jardins privatifs.

Assujetti à la démolition de la Tour Bécasse (lire par ailleurs), le projet se teinte d’une note environnementale, un écologue étant en charge de suivre toute la phase des travaux. Un soin qui colore d’autres rénovations et qui ne sera pas pour déplaire à Philippe Deschamps , sous-préfet de Thionville. En préambule de cette longue exploration du renouveau de la Côte des Roses, le représentant de l’État n’a pas manqué de rappeler l’importance de « mettre l’accent sur les enjeux environnementaux. Aujourd’hui, les crédits de l’État se réorientent en ce sens ».



Les hirondelles n’ont pas mordu à l’hameçon

Leur disparition du paysage est très attendue. Dynamiter la tour Chevreuil et la barre Bécasse, c’est tout un symbole. Une manière pour le quartier de rafraîchir l’horizon, de tourner le dos à ces grands ensembles désuets et sans âme. Vidés de leurs occupants, ces deux bâtiments abritent, ces derniers mois, des squatteurs ailés. Une colonie d’hirondelles rustiques y a pris ses quartiers. La Ligue de protection des oiseaux (LPO) a averti Moselis de la présence d’une dizaine de nids disséminés dans cet habitat de béton. Déjà largement documenté dans nos colonnes , ce phénomène a totalement gelé les opérations de démolition.

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Dernièrement, le bailleur a tenté de déloger, en douceur, les oiseaux avec des leurres : « Dix nids artificiels ont été acquis auprès de la LPO et posés à proximité immédiate des bâtiments », informe Franck Ceccato, directeur général Moselis OPH Moselle. Hélas, la méthode n’a pas provoqué de volte-face : « Malgré ces mesures compensatoires, les hirondelles sont revenues nicher dans leurs nids… » L’horizon semble aujourd’hui s’obscurcir pour les indésirables. La Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) a demandé à Moselis de missionner un écologue « pour réaliser une évaluation des enjeux concernant les hirondelles et les chiroptères ». Dans le sens inverse, Moselis va déposer une demande de dérogation auprès de la Dreal. La requête vise à obtenir une autorisation de destruction des nids. Avant la fin de l’été, les travaux de curetage et de désamiantage des deux bâtiments devraient être achevés : « Dans le meilleur des cas, les démolitions pourront reprendre en octobre 2023. »

2023-06-29 07:00:00
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