Les causes de la démence : étude sur les facteurs de risque et moyens de prévention

“De”, préfixe privatif et “mens”, “esprit” en latin. La démence, étymologiquement, décrit quelqu’un privé d’esprit. Son sens moderne regroupe diffé­rentes maladies et lésions qui affectent le cerveau. La maladie d’Alzheimer en est la cause la plus courante. Elle serait à l’origine de 60 à 70 % des cas. C’est actuellement la septième cause de décès et l’une des princi­pales causes d’invalidité et de dépendance chez les personnes âgées dans le monde. Aujourd’hui, plus de 55 millions de personnes sont atteintes de démence, dont plus de 60 % dans des pays à revenu faible.

Parce qu’elle se répand de plus en plus, elle fait l’objet de nombreuses recherches scientifiques. L’une des plus ambitieuses vient d’aboutir. Elle provient de l’Université d’Oxford. Les chercheurs avaient déjà identifié un “point faible” dans le cerveau, à savoir une constellation spécifique de réseaux cérébraux qui non seulement se développent plus tardivement au cours de l’adolescence, mais qui pré­sentent également une dégénérescence plus précoce à un âge avancé. Ces chercheurs avaient montré que cette constellation était particulièrement vulnérable à la schizophrénie et à la maladie d’Alzheimer.

La nouvelle étude, basée sur les scanners du cerveau de 40.000 participants âgés de plus de 45 ans est focalisée sur les influences génétiques et modifiables qui affectent cette région cérébrale fragile. Les chercheurs ont examiné 161 facteurs de risque dits “modifiables” – car ils ­peuvent potentiellement être changés tout au long de la vie pour réduire le ­risque de démence – et les ont classés en 15 grandes catégories: tension artérielle, cholestérol, diabète, poids, consommation d’alcool, tabagisme, humeur dépressive, inflammation, pollution, audition, sommeil, socialisation, régime alimentaire, activité physique et éducation.

Certains facteurs sont-ils plus actifs que d’autres? Gwenaëlle Douaud, la chercheuse qui a dirigé cette étude d’Oxford est affirmative. “Nous savions qu’une ­constellation de régions cérébrales dégénère plus tôt au cours du vieillissement et, dans cette nouvelle étude, nous avons montré que ces parties spécifiques du cerveau sont les plus vulnérables au diabète, à la pollution atmosphérique liée à la circulation – qui joue de plus en plus un rôle majeur dans la démence – et à l’alcool, parmi tous les facteurs de risque communs de la démence.” Outre les trois principaux facteurs de démence, les chercheurs britanniques en citent d’autres: un sommeil de mauvaise qualité, le surpoids, le tabagisme et l’hypertension. Comment réduire le risque de démence au quotidien? Éviter les aliments transformés, riches en sucre, en sel et en mauvaises graisses. Opter pour des produits naturels, manger plus de fruits, de légumes et de poisson, ne pas oublier de boire de l’eau. Rester actif, entretenir des relations sociales et avoir un sommeil de qualité contribue également à maintenir le cerveau en bonne santé.