WASHINGTON, 10 juillet 2023 (APMnews) – Le traitement par bêta-bloquant de patients présentant une maladie coronaire stable aurait un effet préventif, de niveau modéré, sur le risque d’infarctus du myocarde, suggère une étude observationnelle canadienne publiée dans le Journal of the American College of Cardiology (JACC).
Les β-bloquants sont largement utilisés dans la maladie coronaire. Mais si, chez les patients ayant un antécédent d’infarctus, cette prescription est justifiée par des études (qui toutefois sont anciennes) montrant un effet dans cette utilisation en prévention secondaire, dans la maladie coronaire stable en revanche, en dehors d’un effet sur l’angor, il n’y avait pas de donnée probante sur un possible effet sur les événements cardiovasculaires majeurs, rappellent Lucas Godoy de l’université de Toronto et ses collègues. Mais malgré ce manque de preuves, plus de 70% des patients coronariens stables reçoivent une prescription de β-bloquant.
Ils ont voulu clarifier cette question dont la réponse reste incertaine depuis de nombreuses années en étudiant tous les patients de plus de 65 ans qui ont eu une coronarographie diagnostique dans l’Ontario entre 2009 et 2019 et chez qui une maladie coronaire obstructive avait été confirmée. Ils ont comparé ceux (45,3%) auxquels un β-bloquant a été prescrit et les autres.
Le critère principal de l’étude incluait les décès et les hospitalisations pour infarctus ou insuffisance cardiaque. Ce critère a été diminué de 8% par les β-bloquants, ce qui était modeste mais statistiquement significatif.
Une analyse séparée de chaque type d’événement montre que les hospitalisations pour infarctus du myocarde étaient diminuées de 13%.
Cela correspondait, dans la population étudiée, à un risque d’infarctus à cinq ans de 3,4% avec un traitement par β-bloquant et par 4% sans β-bloquant.
En revanche, les décès toutes causes et les décès cardiovasculaires ainsi que les hospitalisations pour insuffisance cardiaque étaient légèrement mais pas significativement diminués. Il n’y avait pas non plus d’effet significatif sur l’angor stable, les accidents vasculaires cérébraux et les revascularisations, précisent les auteurs.
Ces résultats étaient observés dans tous les sous-groupes de patients (hypertendus ou non, diabétiques ou non, quelle que soit la fraction d’éjection ventriculaire gauche…).
Les auteurs estiment que ces résultats nécessiteraient d’être confirmés par des essais randomisés (essais qui ont toutefois peu de chances d’être réalisés, compte tenu de l’ancienneté de ces médicaments et de leur utilisation déjà fréquente, note-t-on).
(JACC, vol. 81, n°24, p2299-2311)
Source: APMnews
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