L’épidémie de bronchiolite, une infection respiratoire qui touche principalement les bébés, continue de progresser en France. Une nouvelle région, la Normandie, est touchée et les hospitalisations après passages aux urgences augmentent, ont annoncé mercredi les autorités sanitaires.
La semaine dernière (du 16 au 22 octobre), “l’activité liée à la bronchiolite en médecine de ville et en milieu hospitalier continuait d’augmenter chez les enfants de moins de 2 ans”, a observé l’agence Santé publique France (SpF) dans un bilan hebdomadaire des infections respiratoires aiguës.
Cinq autres régions en phase pré-épidémique
En métropole, la Normandie est devenue la quatrième région à passer en phase épidémique après la Bretagne et les Pays-de-la-Loire une semaine plus tôt et l’Île-de-France deux semaines auparavant. Cinq autres régions sont en phase pré-épidémique, les Hauts-de-France étant la dernière en date.
Outre-mer, trois régions (Guadeloupe, Martinique, Guyane) restent en phase épidémique.
La bronchiolite, causée principalement par le virus respiratoire syncytial (VRS), provoque des difficultés respiratoires chez les bébés. Généralement sans gravité, elle peut parfois entraîner des passages aux urgences et des hospitalisations.
Une “augmentation des hospitalisations plus marquée”
Du 16 au 22 octobre, “l’augmentation des hospitalisations” après passage aux urgences était plus marquée que celle de la semaine précédente, a noté l’agence sanitaire. Au total, 2 370 enfants de moins de deux ans sont passés aux urgences pour bronchiolite en France métropolitaine, et 774 ont été hospitalisés (+29 % en une semaine).
“Le virus circule” mais “pour l’instant, c’est beaucoup plus calme que l’année dernière”, a déclaré le Pr Christelle Gras-Le Guen, qui accompagne la campagne de communication gouvernementale. “J’espère que ce n’est pas juste un décalage dans le temps et que ça [ne va pas se] déchaîner avec le retour des vacances scolaires.
L’enjeu de la vaste campagne d’immunisation des bébés
La saison dernière, l’épidémie avait été d’une ampleur sans précédent depuis plus de dix ans, conduisant des dizaines de milliers de bébés dans des hôpitaux débordés et déjà aux prises avec le Covid et la grippe.
L’un des enjeux cette saison est de savoir si la vaste campagne d’immunisation des bébés, via le traitement préventif Beyfortus (Sanofi), aura été efficace pour réduire les hospitalisations. Victime de son succès, ce traitement a été réservé aux maternités dans l’attente de nouveaux stocks.
Certaines maternités ont été confrontées à des tensions d’approvisionnement et obligées de “prioriser” certains nourrissons, selon une information de France Inter mercredi. “C’est par moments et par endroits” et “on fait ça pendant toutes les périodes épidémiques”, a dit le Pr Gras-Le Guen. “On est l’un des seuls pays à utiliser ce produit. Qu’il y ait des tensions d’approvisionnement entre deux livraisons (…) il n’y a pas de quoi fouetter un chat”, selon elle.
“Assez de doses pour couvrir les besoins des maternités jusqu’à décembre”
“Il est possible qu’avec les week-ends, certains établissements de santé aient dû faire face à des tensions momentanées liées aux livraisons” mais “nous avons assez de doses pour couvrir les besoins des maternités jusqu’à décembre”, a confirmé le cabinet du ministre, et “des échanges sont en cours avec les industriels pour obtenir des doses supplémentaires”.
Jusqu’alors, environ 100 000 doses de Beyfortus 50 mg et 44 700 doses de 100 mg ont été livrées, 38 000 doses du premier et 10 000 doses du second sont attendues courant novembre, des “volumes conformes aux prévisions initiales”, selon la même source.
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2023-10-25 22:03:49
