L’épidémie de bronchiolite chez les jeunes enfants: surcharge des hôpitaux et arrivée prochaine d’un vaccin

L’épidémie de bronchiolite, qui submerge les hôpitaux français, débute en Belgique : “On peut s’attendre à ce qu’elle soit plus forte cette année”

S’il est encore difficile d’attribuer une case particulière à ce phénomène, le rebond post-covid étant déjà derrière nous, la situation pèse lourd sur le quotidien du personnel soignant. Mais sur le plan thérapeutique, les nouvelles sont bonnes. En effet, la Commission européenne a annoncé la mise sur le marché d’un premier vaccin administré aux femmes enceintes pour protéger les bébés contre la bronchiolite.

Ce vaccin du géant pharmaceutique Pfizer, destiné à protéger à la fois les futurs nourrissons via leur mère et les personnes âgées de 60 ans et plus, avait été approuvé en juillet par l’Agence européenne des médicaments. Depuis la mi-septembre, les nourrissons de moins d’un an dans de nombreux pays européens peuvent bénéficier de ce vaccin contre la bronchiolite. L’objectif ? Diminuer le nombre d’hospitalisations liées à cette maladie très contagieuse.

En période épidémique, 90 % des lits pédiatriques sont occupés par des enfants atteints de bronchiolite

Répondre à la demande des médias

De plus, un premier traitement préventif contre la bronchiolite des bébés, le Beyfortus, qui est autorisé sur le marché européen, est également disponible en France, même s’il connaît déjà des problèmes de rupture de stock. Chez nous, ces deux traitements très attendus ne sont pas encore disponibles. Le retard de mise sur le marché belge s’explique notamment par l’attente du nécessaire avis du CSS vis-à-vis de ce traitement et du vaccin.

Entre les épidémies et la pénurie de personnel, “l’hiver sera difficile” dans les hôpitaux, “mais la situation devrait être gérable”

Dans une réponse à une question parlementaire adressée par Laurence Zanchetta (PS), le ministre Vandenbroucke a confirmé que l’avis est prévu pour mars de l’année prochaine. “Le 7 mars de cette année, le Conseil supérieur de la santé a reçu une demande d’avis officielle à ce sujet de ma part, précise-t-il. Malgré qu’il ne s’agisse pas de vaccins à proprement parler, et que cela se situe quelque peu en dehors des compétences classiques du NITAG, le national immunization technical advisory group du Conseil supérieur, cette demande a été jugée recevable et a été discutée et complétée lors des réunions du NITAG d’avril et mai 2023, en collaboration avec le KCE et Sciensano. Le NITAG a donc mis en place un premier groupe de travail qui concerne les vaccins pour les adultes. Le premier rapport est finalisé et a été publié sur le site du Conseil le 21 septembre. En parallèle avec le travail réalisé pour les adultes, les travaux concernant les enfants et la prévention des bronchiolites à VRS via les vaccins, l’utilisation des anticorps et l’immunisation maternelle sont également en cours”.

Concernant le Beyfortus, la firme Sanofi a bien introduit auprès de la Commission de remboursement des médicaments un dossier de demande de remboursement. Actuellement, cette spécialité est enregistrée via l’EMA mais n’est pas encore commercialisée sur le marché belge.

Feu vert européen pour la commercialisation du vaccin contre la bronchiolite de GSK

“Pour le vaccin maternel, on l’aura en Belgique à la fin du mois de janvier, poursuit Sophie Blumental. Même si le pic sera passé, il y aura encore des cas jusqu’à début avril donc ça reste très utile, on attend également d’en savoir plus concernant son remboursement. Pour le Beyfortus, le CSS est en train de se pencher dessus, ce sera donc également trop juste pour cet hiver. Mais ce qu’on peut dire, c’est que ces deux traitements seront disponibles en Belgique pour l’hiver 2024-2025. Et ce sont deux très bonnes nouvelles car la bronchiolite est un fléau qui incite chaque année à la surcharge des lits pédiatriques. On assiste également souvent à des transferts d’enfants, ce qui les éloigne de leur domicile, on a pu le voir cette année encore. Les unités de soins intensifs peuvent également être très sollicitées, ce sont des mesures préventives en plus dans notre arsenal”.