Les pratiques d’économie circulaire sont de plus en plus répandues dans les entreprises italiennes. Le rapport sur l’économie circulaire 2022, élaboré par l’Energy&Strategy de l’École de gestion de l’École polytechnique de Milan, indique que 57 % des entreprises ont adopté au moins une pratique d’économie circulaire, alors qu’en 2021, c’était 44 %. Mais dans quelle mesure ces processus et initiatives se déroulent-ils en aval de la chaîne d’approvisionnement, ou dans la partie finale de la chaîne de valeur, et dans quelle mesure affectent-ils les processus de production et de prise de décision en amont ? Car c’est de cette dernière manière qu’ils donnent vie à un écosystème de symbiose industrielle, dans lequel les usines de différentes chaînes d’approvisionnement interagissent pour maximiser la réutilisation de ressources normalement considérées comme des déchets.
L’attente du rapport
Cette économie circulaire “avancée” sera pour la première fois l’un des axes du rapport sur l’économie de la circularité 2023, dont Il Sole 24 anticipe lundi certaines données, relatives aux cas de symbiose cartographiés en Italie. Il y a 31 cas de coopération industrielle recensés, qui voient l’implication globale de 83 entreprises, grandes et PME (dans le dossier ci-contre le classement divisé par secteurs, dans lequel le secteur agroalimentaire se distingue).
L’un des cas les plus vertueux se situe en Lombardie et implique quatre entités entre privé et public capables d’interconnecter, d’échanger et de revaloriser les déchets des uns et des autres. Le point de départ est l’eau de refroidissement issue du processus de production de l’acier et dotée d’un pouvoir thermique intrinsèque. Une fois récupéré, il est utilisé par une entreprise aquacole et les municipalités voisines. Après refroidissement, il est à nouveau utilisé par les entreprises agro-alimentaires de la région. À leur tour, les résidus de l’aquaculture sont également utilisés par d’autres entreprises agricoles.
«On a tendance à dire qu’en Italie il y a beaucoup d’économie circulaire, surtout quand en fait les pourcentages de recyclage sont élevés. C’est certainement un élément important, mais l’économie circulaire avancée est celle qui parvient à connecter différents types de chaînes d’approvisionnement. Nous en sommes encore à ses balbutiements en Italie sur ce point», explique l’équipe de chercheurs de l’Energie&Stratégie de l’Ecole de Management de l’Ecole Polytechnique de Milan, dirigée par Davide Chiaroni. «Cela se produit également en raison de certaines contraintes réglementaires, qui rendent difficile la mise en œuvre de la valorisation des déchets et sous-produits non valorisés énergétiquement. Or, il ressort de plus en plus clairement que derrière les déchets et sous-produits, notamment issus de la filière agro-alimentaire, il y a beaucoup de valeur à redistribuer dans d’autres filières de production comme le textile, la cosmétique, la construction et l’ameublement. Aujourd’hui diverses expérimentations sont actives, également du point de vue du Pnrr (qui alloue 2,1 milliards d’euros à la filière du recyclage, dont 600 mille pour financer 192 projets « phares » de l’économie circulaire, ndr), mais nous ne sommes pas encore dans une phase structurée. Nous éprouvons surtout des difficultés à connecter différentes chaînes d’approvisionnement, mais les exemples vertueux se multiplient».
L’avancée dans les entreprises
La nouvelle édition de l’étude annuelle Seize the Change d’EY décèle également l’avancée de l’économie circulaire dans les entreprises, et souligne que 50% de l’échantillon a réussi à réduire la production de déchets grâce à ces pratiques. «L’Italie est le pays européen qui a le plus activé les systèmes de circularité dans divers secteurs. C’est certes une opération en croissance, qui a une large marge d’amélioration, mais les données que nous livre l’étude, selon lesquelles 70% des entreprises ont lancé des initiatives de circularité au cours des deux dernières années, apparaissent positives et encourageantes pour l’avenir », explique Riccardo Giovannini, responsable du développement durable d’EY en Italie.
