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L’économie allemande à la traîne : l’homme malade de l’Europe

L’économie allemande à la traîne : l’homme malade de l’Europe

Longtemps dominante sur le Vieux Continent, l’économie allemande est désormais à la traîne. À tel point que l’expression “l’homme malade de l’Europe”, utilisée par le magazine The Economist à la fin des années 1990 pour qualifier l’Allemagne refait surface depuis plusieurs semaines.

L’Allemagne devrait en effet être le seul grand pays industriel à connaître une récession en 2023, selon le Fonds monétaire international (FMI). Son économie a stagné au deuxième trimestre après deux trimestres de baisse au cours de l’hiver.

La raison ? Quand les exportations et l’industrie toussent, c’est toute l’Allemagne qui s’enrhume. Or ces deux piliers du “made in Germany” sont particulièrement sensibles à la hausse des prix et des taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) qui ont ralenti les projets de construction, ainsi qu’aux difficultés de l’économie chinoise post-Covid, le plus important partenaire économique de l’Allemagne.

“Quelque 50 % de notre PIB provient des exportations. Les exportations ont fait notre richesse (…), mais quand l’économie mondiale faiblit, l’Allemagne encaisse plus que les autres”, expliquait début août le ministre de l’Économie, Robert Habeck, à l’hebdomadaire libéral Le temps dans un article faisant état d’une “atmosphère crépusculaire [qui] baigne tout le pays”.

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L’industrie allemande a payé cher sa dépendance au gaz russe, frappée au cœur après l’envolée des prix de l’énergie dans le sillage de la guerre en Ukraine. Les factures élevées ont durement affecté l’industrie automobile, celle du verre et la métallurgie. Le poids de la bureaucratie est également mis en avant, tout comme la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, une population vieillissante et une numérisation trop lente des entreprises.

Le marché automobile, symbole du déclin allemand

Le salon automobile de Munich (IAA), qui a ouvert ses portes mardi, symbolise ce déclassement allemand. Une pléiade de fabricants chinois de voitures sont les vedettes de cette manifestation où ils font de l’ombre aux constructeurs allemands. Ayant déjà supplanté Volkswagen, Mercedes ou BMW sur le segment des motorisations électriques en Chine, ils ambitionnent désormais de faire de même sur le marché européen.

“La concurrence doit nous stimuler, mais pas nous effrayer”, a toutefois exhorté le chancelier allemand, Olaf Scholz lors de son discours d’ouverture de l’IAA, qui se tient jusqu’à la fin de la semaine.

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D’autant que, contrairement à une récession classique, le marché de l’emploi allemand se porte bien : le taux de chômage n’était que de 2,9 % en mai, bien en-dessous de la moyenne de la zone euro (6,5 %).

Le chancelier allemand a annoncé fin août un vaste plan de relance de l’activité économique, comprenant un paquet d’aides fiscales de plus de 7 milliards d’euros par an jusqu’en 2028. L’accès des jeunes entreprises aux marchés de capitaux va par ailleurs être facilité. Le plan du gouvernement vise aussi à alléger le fardeau bureaucratique entourant des autorisations de construire, en recourant à l’intelligence artificielle. Berlin compte par ailleurs sur une adoption rapide d’un projet de loi sur l’immigration qualifiée, censé régler les pénuries de main-d’œuvre, et qui doit encore être voté au Parlement. La coalition veut enfin garantir aux entreprises une fourniture d’énergie à un prix abordable, avec des prix subventionnés mais qui n’ont pas vocation à s’installer dans la durée.

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“Cette récession représente une chance de corriger certaines orientations économiques”, juge Ernst Stetter, économiste à la Fondation Jean-Jaurès, dans un article publié le 8 juin. “Entre l’intervention étatique souhaitée par le chancelier Olaf Scholz et la volonté de l’industrie d’avoir les mains libres, il y a là une occasion de faire émerger un chemin pour la transformation écologique de l’Allemagne en développant davantage de technologies vertes dont le monde entier aura bientôt un besoin vital.”

Les milieux économiques n’ont toutefois pas été enthousiasmés par le catalogue de mesures présenté par Olaf Scholz. Si une loi pour “booster” la croissance est importante pour “améliorer les conditions-cadres pour les investissements”, les mesures “ne sont toujours pas à même de remédier à la faible croissance de l’Allemagne”, a notamment déclaré Veronika Grimm, membre du Conseil des sages économiques, au quotidien économique Handelsblatt.

Avec AFP et Reuters

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