Faut-il s’inquiéter? Le virus de la grippe aviaire a été détecté en Angleterre chez deux travailleurs avicoles, qui participaient à un programme de dépistage, a annoncé mardi l’Agence britannique de sécurité sanitaire. Ces deux personnes avaient récemment travaillé dans un élevage de volailles infectées, précise l’agence. Elles étaient toutes deux «asymptomatiques» et «ont été testées négatives depuis».
Ont-elles été infectées par le virus de la grippe A (H5), détecté sur elles? Difficile à dire pour le moment. Chez des personnes asymptomatiques, il peut en effet être «difficile de distinguer» une véritable infection d’une simple «contamination du nez ou de la gorge», résultant d’une inhalation de matières contaminées et pouvant être à l’origine du test positif, indique l’agence dans un communiqué.
Recherche de cas contacts: Il est «probable» que le premier individu se trouve dans ce second cas. Mais la situation du second est «plus difficile» à déterminer, indique l’agence, qui précise qu’«une enquête approfondie est en cours». En attendant, «une recherche de cas contacts a été menée pour cet individu». L’agence précise toutefois qu’aucune preuve de transmission interhumaine n’a été apportée, et que le risque pour la santé «reste très faible pour la population générale».
«À l’échelle mondiale, il n’y a aucune preuve de propagation de cette souche d’une personne à une autre, mais nous savons que les virus évoluent en permanence et nous restons vigilants», assure la professeure Susan Hopkins, conseillère médicale en chef à l’Agence britannique de sécurité sanitaire, citée dans le communiqué.
Une campagne de dépistage a été lancée au Royaume-Uni auprès des personnes asymptomatiques, ayant été en contact avec des élevages contaminés par la grippe aviaire. Ces personnes sont invitées à effectuer des prélèvements du nez et de la gorge pendant les dix jours suivant leur exposition, et, dans certains cas, des tests sanguins pourront aussi être pratiqués pour «détecter des anticorps, suggérant une réponse immunitaire», détaille l’agence.
Dans le monde, des craintes ont notamment émergé ces dernières semaines à propos de la grippe aviaire due au virus H1N5, qui fait des ravages parmi les oiseaux sauvages et a déjà contaminé des mammifères et même quelques rares humains. Ce virus «nous inquiète particulièrement avec un taux de létalité très élevé (autour de 50%)» lors des épisodes passés, nous avait indiqué Arnaud Fontanet, responsable de l’équipe consacrée à l’épidémiologie des maladies infectieuses à l’Institut Pasteur.
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