10 dec 2022 om 15:34Update: 2 uur geleden
La vice-présidente Nicola Beer du Parlement européen (PE) est choquée par le scandale de corruption impliquant sa collègue Eva Kaili, a-t-elle rapporté samedi. Vendredi, les médias belges ont rapporté que Kaili était impliqué dans la corruption du Qatar. L’État du Golfe aurait soudoyé les assistants des eurodéputés afin d’influencer les décisions du Parlement européen.
Le libéral allemand Beer est « perplexe » et craint que le scandale n’ait un effet très négatif sur le Parlement européen, qui compte quatorze vice-présidents.
Le social-démocrate grec Kaili était l’un des dirigeants du PE arrêtés vendredi par la police belge. Elle est interrogée par une unité spéciale anti-corruption.
Les médias grecs et belges ont rapporté qu’au moins 600 000 euros en espèces avaient été retrouvés dans des sacs en plastique au domicile de Kaila. Son père a également été retrouvé dans la maison, qui voulait voyager avec une valise pleine d’argent. Le partenaire de Kaili, Francesco Giorgi, a également été arrêté, selon les médias grecs et belges.
Les députés européens n’ont aucune immunité contre les crimes et délits. Ils jouissent de l’immunité contre les poursuites pour ce qu’ils ont dit en tant que députés.
La justice belge parle d’un “Etat du Golfe”
La justice belge affirme samedi que des personnes occupant une position politique et/ou stratégique importante au Parlement européen ont reçu des sommes d’argent substantielles et de “gros cadeaux” de la part “d’un Etat du Golfe”. Selon la justice, l’intention était de “tenter d’influencer les décisions économiques et politiques du parlement”.
Giorgi était auparavant l’assistant d’un ancien député européen (2014-2019), Pier Antonio Pancheri, également arrêté dans cette affaire. Son organisation de défense des droits humains « Fight Impunity » fait l’objet d’un examen minutieux par la justice belge. Il en va de même pour Niccolo Figa Talamanca, qui dirige également une organisation de défense des droits de l’homme, “Pas de paix sans justice”.
Aussi les sociaux-démocrates parmi les détenus
Selon les médias, le cinquième détenu est le nouveau secrétaire général de la Confédération syndicale internationale (CSI), Luca Vizentini. Il était auparavant à la tête de la Confédération européenne des syndicats (CES). Les noms des eurodéputés sociaux-démocrates belges Marc Tarabella et Marie Arena sont également mentionnés. Avec cette dernière, l’enquête se concentrerait sur ses employés.
Transparency International (TI), l’ONG internationale de lutte contre la corruption, a déclaré qu’il ne s’agissait que d’un incident parmi tant d’autres. Selon TI, une culture d’impunité règne au sein du Parlement européen depuis des décennies. Il y aurait une réglementation financière faible, des mécanismes de contrôle déficients et une absence totale de contrôle éthique indépendant. “Le PE pense que les règles éthiques ne s’appliquent qu’aux autres”, a déclaré TI.