Nouvelles Du Monde

Le vagabondage de l’esprit : La science derrière nos pensées errantes

Le vagabondage de l’esprit : La science derrière nos pensées errantes

Voici un article dont vous commencez la lecture. Votre esprit s’accroche, transforme de petits symboles sur votre écran ou dans votre journal en mots. Leur assemblage génère un sens dans votre esprit. Si votre concentration vacille, le fil de votre pensée peut diverger. D’ailleurs, que pensera votre mère du cadeau que vous avez choisi pour son anniversaire ?

Cet article porte sur le vagabondage de l’esprit, phénomène connu sous l’appellation de “vagabondage de l’esprit” dans la littérature scientifique. Il s’agit de ces instants où notre pensée s’égare, où elle se met à errer. Parfois à notre insu, parfois de notre plein gré. Et depuis environ 25 ans, ces rêvasseries chatouillent la curiosité des neuropsychologues, qui commencent à en comprendre quelque chose.

Le sujet s’impose notamment parce que les technologies à portée de nos mains réduisent la flânerie mentale. “Je crois qu’il y a un risque à ne jamais laisser nos esprits vagabonder”, affirme Nathan Spreng, directeur du Laboratoire de recherche sur le cerveau et la cognition de l’Université McGill, qui étudie les réseaux cérébraux impliqués dans la focalisation de l’attention, la mémoire et les interactions sociales.

Qu’éclairent nos lanternes lorsque, en prenant le temps de ralentir, nous laissons notre esprit respirer ? La lumière de notre cognition tente de percer l’avenir. Elle se concentre sur le passé pour mieux le comprendre. Notre cerveau se concentre sur les personnes dans notre vie ; il explore le domaine délicat des relations qui nous unissent à elles. L’esprit vagabond s’aventure parfois dans la rumination ; il s’attarde parfois du côté des projections heureuses.

Lire aussi  C'est l'importance des messages cryptés - Malang Posco Media

“Notre esprit oscille constamment entre différentes représentations cognitives des gens dans notre vie, de nos objectifs, de ce que nous allons faire demain ou même aujourd’hui. Nous pouvons constamment solliciter ces représentations latentes afin d’adapter notre comportement à des situations complexes. C’est probablement la raison pour laquelle l’esprit humain connaît l’expérience du vagabondage”, explique Jonathan Smallwood, professeur à l’Université Queen’s, en Ontario, et spécialiste de l’esprit errant.

La découverte d’un réseau

Quand l’esprit vagabonde, il ne chôme pas. Dans les années 1990, des scientifiques ont remarqué que des zones du cerveau s’éteignent lorsque quelqu’un se concentre sur une tâche spécifique à accomplir. En revanche, ces zones – appelées depuis 2001 le réseau du “mode par défaut” (MPD) – s’activent lorsque nous rêvons, imaginons l’avenir ou plongeons dans le passé. Il a fallu que vous calmiez cette agitation cérébrale avant de commencer la lecture de ce texte.

Les chercheurs disposent de quelques stratégies pour étudier les rêveries. Ils peuvent inviter des participants à réaliser une tâche avant de les interrompre soudainement pour leur demander à quoi ils pensent. Certaines de ces expériences sont réalisées à l’aide d’une imagerie par résonance magnétique (IRM) permettant de voir où ça s’agite dans le cerveau du volontaire.

“La façon de susciter de l’activité dans le réseau du mode par défaut est de demander aux gens de laisser leur esprit vagabonder”, explique M. Spreng. “Ou encore, on peut leur suggérer de réfléchir à des événements passés. Si vous remontez dans le temps, que vous vous efforcez de penser à un endroit où vous étiez, à vos sentiments et aux personnes autour de vous, cela sollicite ce réseau cérébral.”

Lire aussi  Les oursins continuent de transporter des camions tandis que d'autres espèces marines languissent dans les Keys de Floride

“La plupart du temps, il est difficile de quantifier la valeur du vagabondage mental”, poursuit le professeur de McGill. “Certainement pas en termes économiques ! Vous avez peut-être parfois l’impression de ne rien en retirer immédiatement, mais il est important de laisser place à cette errance. Elle suscite des moments de clarté. Vous pouvez faire des découvertes. Toutes les informations étaient peut-être déjà dans votre tête, mais de nouvelles connexions sont établies et des idées créatives émergent. Ces moments où nous laissons notre esprit vagabonder sont très perturbés dans la société d’aujourd’hui.”

Il y a quelques années, des scientifiques ont demandé à des écrivains professionnels et à des physiciens de noter le moment où l’idée la plus créative de leur journée leur est venue. Une fois sur cinq, c’était lors d’un moment qui n’avait rien à voir avec le problème à résoudre. En moyenne, les idées nées lors de moments de rêverie avaient plus de chances d’aider à surmonter un obstacle et d’être associées à un moment “ha ha!”.

Quand il est approprié, le vagabondage de l’esprit peut aussi causer des problèmes. Il réduit la compréhension de la lecture, rend plus difficile le fait d’assister à des cours magistraux et allonge le temps de réaction au volant. Savoir maîtriser ce cheval sauvage (notamment grâce à la méditation pleine conscience) comporte des avantages évidents. Dans les études de M. Smallwood, les participants les plus intelligents parviennent à arrêter de vagabonder l’esprit lors d’une tâche difficile et s’y adonnent davantage lors d’une tâche facile.

Lire aussi  Science.com : Kongonaphon et Azendohsaurus | Podcasts scientifiques

Et les souris ?

Des études indiquent qu’entre 25 et 50 % de notre temps éveillé est consacré à des pensées qui flottent en dehors du “ici et maintenant”. Cependant, l’homme moderne est prompt à sortir son smartphone pendant les cinq secondes d’attente de l’ascenseur. La vie moderne, tapissée d’écrans qui exercent une force d’attraction aussi puissante qu’un trou noir, étouffe la rêverie. Mais est-ce que freiner l’esprit vagabond pose des problèmes cognitifs ?

“C’est compliqué”, répond M. Spreng. Le réseau du MPD est impliqué dans certains troubles psychiatriques (où des pensées insignifiantes deviennent obsessionnelles et anxieuses), mais il remplit également des “fonctions critiques” chez les personnes en bonne santé. “L’utilisation intensive des ordinateurs et des téléphones est une distraction constante qui nous éloigne du cours normal de nos pensées. Ces habitudes suppriment systématiquement le réseau du MPD. Les conséquences ne sont pas vraiment connues pour le moment”, explique le spécialiste.

Le goût de notre esprit pour Facebook, Instagram et TikTok n’est d’ailleurs pas étranger à sa propension au vagabondage. Dans les deux cas, la pensée aime naviguer sur la toile complexe des interactions sociales. Les participants aux expériences sur l’esprit errant disent très souvent que leurs pensées dérivent naturellement vers leurs amis.

Selon M. Smallwood, la propension humaine à planifier les choses longtemps à l’avance (et donc, par force des choses, à rêver) a grandement contrib
#Quand #lesprit #vagabonde #Devoir
publish_date] pt]

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT