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Le tabou autour de l’héritage vous fait rater de belles occasions
Bien peu d’habitants héritent avant l’âge de 60 ans ou obtiennent une avance du vivant de leurs parents. Dommage, selon une experte de chez AXA.
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Les sommes des héritages ne sont pas judicieusement réparties d’un point de vue temporel, selon AXA.
20min/Ela Çelik
“Dites, papa et maman, vous me feriez pas une petite avance sur héritage pour que je puisse m’acheter une maison ?” Ça, c’est une question que très peu de Suisses osent poser. Quant aux parents, ils ne sont pas nombreux non plus à le proposer spontanément à leur descendance. C’est ce qui ressort d’une étude d’AXA publiée mardi, qui a sondé un panel de personnes pour cerner le rapport des Suisses à leur héritage. Seuls 15% d’entre eux disent avoir bénéficié d’une avance sur héritage du vivant de leurs parents ou, dans le jargon, d’un avancement d’hoirie.
En jeu, ce sont pourtant des milliards de francs. L’an dernier, le total des sommes héritées se monte à environ 90 milliards, ou près de 10 000 francs par habitant en moyenne. Or cet argent ne va pas forcément là où il serait le plus utile, selon AXA. “Du fait de l’allongement de l’espérance de vie, la plupart héritent seulement alors qu’ils ont déjà atteint l’âge de la retraite”, note l’étude. Or la répartition des richesses montre qu’au moment où ils héritent, la majorité des gens ont un patrimoine plus grand que les plus jeunes et ont moins de projets d’ampleur que ceux-ci.
En parler met mal à l’aise
“Dans bien des cas, un avancement d’hoirie ou une donation à la génération suivante pourraient se révéler très utiles”, relève AXA. Mais alors, pourquoi cela ne se fait-il pas plus souvent ? Principalement parce que les Suisses n’aiment pas parler d’héritage. “On touche à deux grands tabous : la mort et l’argent”, relève Kume Hasani-Ferati, experte chez AXA.
Le sondage nous apprend que la première raison invoquée est le sentiment de ne pas “encore” être concerné. Ensuite, vient le fait que c’est aux parents d’aborder la question et pas aux enfants de quémander. Ces deux réponses sont plus souvent mentionnées chez les Romands. Un dixième des sondés admet en outre que le sujet les met mal à l’aise. “Il y a beaucoup de bonnes raisons de parler ouvertement des questions d’héritage et de la situation financière de la famille”, estime toutefois l’experte.
Le mois dernier, l’Alliance pour le bien commun, qui regroupe 44 organisations d’utilité publique, rappelait que le total de ce qui est hérité chaque année a été multiplié par cinq en trente ans. La part de ces sommes qui est léguée aux œuvres de bienfaisance avoisine seulement 0,3%, environ 300 millions de francs. Signe que les Suisses ne sont pas très au courant de la marche des affaires, l’Alliance est allée sonder des gens dans la rue. “Les Suissesses et les Suisses sous-estiment massivement le montant des biens hérités et surestiment tout autant les legs faits aux organisations d’utilité publique”, conclut-elle.
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