Les suspects de ce genre de crimes, dont plusieurs ont une expérience militaire, sont à questionner suite à la fusillade survenue la semaine dernière à Lewiston, dans l’État du Maine, d’après les données recueillies par The Violence Project.
• Lire aussi: Tuerie dans le Maine: plus de guns pour moins de victimes, croient les résidents de Lewiston
• Lire aussi: «Robert Card est mort»: l’auteur de la tuerie au Maine aurait mis fin à ses jours
Robert Card, responsable de la fusillade qui a fait 18 morts mercredi dernier, était réserviste de l’armée avant d’être limogé en juillet dernier. Lors d’un entraînement, il aurait manifesté des comportements “erratiques”. L’armée a donc décidé de lui interdire l’accès aux armes à feu, à la manipulation de munitions et de participer à des activités de tir réel, a confirmé un porte-parole de l’armée à CBS News.
Face à ces révélations, le média s’est penché sur le profil des suspects de fusillades de masse. En analysant les données compilées par The Violence Project, on constate que 50 des 195 fusillades survenues depuis 1966 impliquaient des personnes ayant suivi une formation militaire.
Parmi les tireurs de masse des six dernières décennies, 26 % avaient une expérience militaire. Ce chiffre est élevé compte tenu du fait que seulement 7 % des Américains s’enrôlent dans l’armée, selon le Bureau du recensement des États-Unis.
- Écoutez l’entrevue avec Gilles Chamberland, psychiatre à l’Institut Pinel, sur Radio QUB :
“Tous n’ont pas été déployés, et certains d’entre eux n’ont suivi qu’une formation de base, mais ils ont ce lien (connexion militaire) dans leur histoire”, a souligné James Densley, co-fondateur de The Violence Project.
Il convient toutefois de faire une nuance : seule une minorité des personnes ayant un passé militaire commet ce genre d’attaque.
“Les personnes ayant une formation militaire sont surreprésentées parmi les tireurs de masse dans nos données. Il convient de dire que la grande majorité des personnes qui servent dans l’armée mènent une vie incroyablement réussie et que nous sommes incroyablement reconnaissants pour ce service. Donc, rejoindre l’armée ne vous transforme pas en tireur de masse”, a précisé M. Densley, en ajoutant que plusieurs facteurs peuvent conduire une personne à commettre une fusillade de masse, y compris des problèmes de santé mentale.
Selon la psychologue Dre Barbara Van Dahlen, il n’est pas surprenant de constater une surreprésentation de personnes ayant une certaine expertise dans l’utilisation d’armes à feu.
“Il s’agit d’un ensemble très complexe de facteurs, de situations et de problèmes”, a-t-elle expliqué à CBS News. “Lorsqu’il s’agit de fusillades de masse, certaines personnes dans notre société ont plus de connaissances, plus d’expertise. Je peux être quelqu’un qui souhaite causer des dégâts importants, mais je n’ai peut-être pas accès à ce type d’arme à feu ni aux connaissances nécessaires pour la planifier, contrairement à quelqu’un qui a une formation militaire.”