Zurich (awp) – Le président de l’Association suisse des banquiers (ASB), Marcel Rohner, a abordé jeudi, lors de la grande réunion annuelle de l’industrie, la nécessité de “déstigmatiser l’aide sous forme de liquidités” et de “mettre en place une culture du risque crédible et partagée au quotidien au sein des banques”.
L’assemblée générale du principal organisme d’un secteur ébranlé par “les récents événements” a également élu trois nouveaux membres au conseil d’administration : Gabriel Castello, directeur général de HSBC Private Bank (Suisse), ainsi que Marcel Bührer et Thomas Müller, respectivement présidents de Postfinance et de Raiffeisen. Ce dernier a été nommé vice-président, comme annoncé lors du retour de la coopérative bancaire sous la tutelle de l’ASB.
Dans son discours, M. Rohner a appelé à une réforme de la politique monétaire, en raison de la numérisation des marchés de l’information et des services financiers. Soulignant la rapidité avec laquelle une “perte de confiance concernant une banque et les retraits massifs de dépôts qui en découlent” peuvent se propager, sans mentionner Credit Suisse, il a insisté sur l’importance “d’adapter la gestion des liquidités aux nouvelles circonstances”.
Concernant la proposition du groupe d’experts “Stabilité des banques” de fusionner l’octroi de liquidités supplémentaires avec les instruments de politique monétaire ordinaires, il a estimé qu’elle méritait d’être approfondie. “Ce serait, après la garantie des dépôts, un deuxième filet de sécurité, et il serait financé par les actifs des banques”, a-t-il ajouté.
En outre, l’élargissement de la gamme d’actifs éligibles a été évoqué. “Une banque doit être liquidable”, a déclaré le président de l’ASB. Selon lui, la réglementation applicable aux banques d’importance systémique (“too big to fail”) “peut fonctionner”, mais elle doit être “correctement aménagée”.
Le sujet de la cybersécurité, initialement prévu comme thème central de la Journée des banquiers, qui a rassemblé près de 450 personnes à Schlieren, en périphérie de Zurich, a été largement éclipsé par la question de l’effondrement de Credit Suisse et de son impact sur la crédibilité de la place financière suisse.
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