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Le premier écrivain du “boom” qui a élevé la voix contre Fidel Castro

Le premier écrivain du “boom” qui a élevé la voix contre Fidel Castro

Vendredi 17 mars 2023, 19 h 46

Bien qu’appartenant au mouvement par son âge et son style, Jorge Edwards, le premier écrivain à s’être prononcé contre la dictature cubaine, a parfois été exclu des listes du « boom latino-américain » pour son anticastrisme. Fin 1970, le gouvernement de Salvador Allende nomme l’ambassadeur diplomatique du Chili à La Havane, mais seulement trois mois plus tard, au début de 1971, il est expulsé de l’île, d’où il laisse un ennemi avec Fidel. Dans ‘Persona non grata’, le livre dans lequel il raconte son expérience à Cuba, Edwards raconte : « Dès que j’ai atterri à La Havane, ils m’ont emmené voir Castro, qui venait de faire un discours sur la suppression de Noël jusqu’après après la récolte de la zafra est terminée. A deux heures du matin ! Ils m’ont emmené à un entretien avec Fidel, qui m’a dit de ne pas hésiter à lui demander de l’aide si nous avions besoin de nous battre au Chili : « Nous, les Cubains, nous serons mauvais à produire, mais nous sommes bons à nous battre !

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Le lendemain, Edwards rendit visite au poète de l’opposition Heberto Padilla, qui dessina pour lui « un pays plein de privations ». Quelques semaines après leur première rencontre, Padilla a été arrêté. “En tant que diplomate, je devais rester maman à ce sujet”, a écrit Edwards. Mais le silence lui est devenu insupportable, se souvient Xavi Ayén dans ‘Ces années de boom’ (Débat). Espionnés 24 heures sur 24, ses rencontres avec des opposants cubains parviennent aux oreilles de Castro, qui demande à le voir avant de l’expulser du pays : « Vous vous êtes avéré être une personne hostile à la révolution !

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‘Persona non grata’ dénonce qu’à Cuba les gens souffrent de la faim et que la liberté d’expression est réprimée. “C’est le premier livre qui marque une distance intellectuelle de la Révolution cubaine dans l’environnement des écrivains du boom”, explique Ayén. Pablo Neruda, grand ami d’Edwards malgré leurs divergences idéologiques, l’engage comme adjoint à l’ambassade du Chili à Paris, une étape intermédiaire avant de s’installer à Barcelone en 1973. Là, il est devenu quelqu’un de « mal vu » par l’élite culturelle de la ville, qui ne comprend pas son rejet du communisme, surtout après le coup d’État de Pinochet au Chili.

“Important, indiscret, frivole, vaniteux, féminoïde, agent de la CIA payé […], diplomate médiocre, écrivain inexistant », sont quelques-unes des épithètes que lui dédient ses collègues les plus idéologisés. Dans ces moments de solitude intellectuelle, il trouva plutôt le soutien du poète Jaime Gil de Biedma, avec qui il noua une amitié sincère.

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