Aux alentours de minuit, le pont semblait posé. Mais l’opération devait durer jusqu’au petit matin et la reprise du trafic ferroviaire. « Mardi, nous commencerons à souder », détaille Bulent Aydin, responsable du service structure et ouvrage d’art pour la société Serue Ingénierie, maître d’œuvre sur le chantier.
Un escalier pour rejoindre le quai
Le pont se dessine mais le chantier, chiffré à 26 millions d’euros, est loin d’être terminé. « Nous sommes encore là pour un an », estime Bulent Aydin. Si tout se passe comme prévu. Le tablier est sur vérins qu’il va falloir progressivement enlever. La pose des prédalles, le ferraillage, la peinture, les aménagements et autres finitions suivront. Le projet, porté par le Syndicat mixte des transports urbains Thionville-Fensch, prévoit la construction d’un escalier qui permettra d’accéder directement sur le quai de la gare depuis le pont.
Les travaux pour cet ouvrage ont démarré début 2022. Entre 100 et 150 coupures ont déjà été opérées sur le réseau SNCF pour permettre son avancée. Ces coupures doivent être anticipées et surveillées de près « afin d’assurer l’intégrité du réseau et pour le restituer en toute sécurité », explique Emilie Thomé, chef de projet SNCF Réseau. Samedi soir, son attention était décuplée. Une nuit de secours avait été réservée au cas où. Il aurait suffi que les coups de vent dépassent les 50 km/h pour interrompre la manœuvre.
Le contexte géopolitique a lui aussi son incidence. Tout l’acier de ce pont qui enjambe les voies ferrées devait provenir du port de Marioupol. La guerre en Ukraine a changé la donne. Il a fallu s’adapter, jouer avec le calendrier pour ne pas plier.
2023-05-29 21:00:00
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