L’histoire rocambolesque du pizzaïolo italien, Edgardo Greco, arrêté à Saint-Étienne en février 2023, connaît un nouveau rebondissement. La cour d’appel de Lyon (Rhône) a décidé de rejeter une nouvelle demande de remise en liberté — la troisième — sous contrôle judiciaire. « On est déçu, confie son avocat, Me David Métaxas. Mais le marathon judiciaire ne fait que commencer, nous nous pourvoyons en cassation. »
Condamné en Italie à la réclusion criminelle à perpétuité en 2006 pour deux homicides et une tentative de meurtre commis en 1991 pour le compte de la mafia calabraise, Edgardo Greco ne veut surtout pas retourner dans son pays d’origine. Depuis seize ans, jusqu’à son arrestation, il vivait sous une fausse identité à Saint-Étienne (Loire), exerçant le métier de pizzaïolo dans plusieurs restaurants de la ville ainsi qu’à Lyon.
Dans la préfecture de la Loire, il avait même ouvert sa propre affaire, posant fièrement en photo dans la presse locale pour faire connaître son établissement. Un cliché dont la police transalpine s’était saisie et qui lui avait permis de retrouver la trace du fugitif grâce à la reconnaissance faciale. Si, à l’évidence, « Paolo Dimitrio », comme il se faisait appeler depuis les années 2020, n’a plus rien à voir avec le tueur Edgardo Greco des années 1990, il n’en demeure pas moins considéré comme un criminel international de l’autre côté des Alpes.
Un job l’attend à Saint-Étienne
Aujourd’hui âgé de 64 ans, l’ancien homme de main de la’Ndrangheta, dont la santé est chancelante, tremble à l’idée de se retrouver derrière les barreaux d’une geôle italienne jusqu’à la fin de ses jours. « Mon client n’a aucune attache en Italie où il risque la perpétuité. ll a 64 ans et des soucis cardiaques. Il n’a commis aucune infraction depuis vingt-cinq ans. Il a fait un an de détention pour rien. Qu’on lui foute la paix ! », s’emporte Me Métaxas.
La justice n’est pourtant pas de cet avis, elle qui vient de décider de le garder en détention. Après le rejet de cette demande de remise en liberté, la cour d’appel de Lyon étudiera jeudi prochain, le 15 février, la demande d’extradition du prévenu. « Je ne comprends pas leur position. Je maintiens qu’au bout d’un an, il doit être placé sous contrôle judiciaire. C’est le principe de la liberté », insiste l’avocat lyonnais.
Fataliste, Edgardo Greco espérait enfin pouvoir retrouver les siens à Saint-Étienne, lui qui bénéfice d’une attestation d’hébergement et même d’une promesse d’embauche. Car dans les restaurants italiens de Saint-Étienne, « Paolo Dimitrio » a laissé le souvenir d’un homme gentil, travailleur et sympathique avec la clientèle. Son histoire a très vite fait le tour du monde. Si bien que début février, son avocat David Métaxas a annoncé sur les réseaux sociaux avoir été contacté par Netflix. La plate-forme de streaming serait désireuse d’adapter sur le petit écran la sulfureuse histoire de son client. « Projet de série en cours », avait-il tweeté.
2024-02-08 15:04:00
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