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Le personnel médical de Gaza refuse de quitter les hôpitaux

Le personnel médical de Gaza refuse de quitter les hôpitaux

2023-10-14 00:29:02

Barcelone“Chaque jour, nous recevons entre 80 et 100 patients, pour la plupart des enfants et des femmes, car les bombardements ont lieu la nuit et ils les trouvent en train de dormir chez eux. Beaucoup arrivent complètement brûlés. La situation est terrible et si les attaques israéliennes contre les civils se poursuivent, ce sera une catastrophe”, est le dernier message que l’ARA reçoit du Dr Ahmad Muhanna, directeur de l’hôpital Al-Awda du camp de réfugiés de Jabalia, au nord, depuis la bande de Gaza. Avant qu’Israël n’ordonne l’évacuation du centre où étaient opérés les patients, il a encore eu le temps de dire qu’ils n’avaient des médicaments que pour une semaine ou dix jours : “Sans analgésiques, il nous sera très difficile de soigner les patients”. Il a également prévenu que les deux générateurs qui fonctionnent en alternance pour faire fonctionner les salles d’opération, les ventilateurs et les incubateurs tomberaient à court de gaz dans quelques jours. L’hôpital, comme d’autres établissements médicaux de la bande de Gaza, a également subi des dégâts lors des bombardements.

Le Dr Muhanna ne réfléchissait qu’à la façon de faire fonctionner son hôpital malgré les bombes et a expliqué que les ambulances ne pouvaient pas sortir pour récupérer les blessés. Et que l’équipe hospitalière avait également souffert des bombardements : depuis samedi, une infirmière et un technicien de laboratoire étaient morts dans les attaques israéliennes. Mais alors qu’il s’occupait de l’ARA, au petit matin, il n’imaginait pas que, quelques heures plus tard, Israël leur ordonnerait de partir. Comme si un hôpital regorgeant de blessés pouvait si facilement faire ses valises.

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Dans la soirée, Nebal Farsakh, porte-parole du Croissant-Rouge palestinien, a confirmé par téléphone à ARA depuis Ramallah (Cisjordanie) que le ministère palestinien de la Santé a décidé de ne pas évacuer les hôpitaux de Gaza, car cela serait impossible. “Les patients sont connectés à des machines, ils dépendent des traitements et des soins et ils ne peuvent pas être évacués”, explique-t-il. Quant au Croissant-Rouge, il a décidé de ne pas évacuer le personnel de l’hôpital Al-Quds de la ville de Gaza, géré par l’organisation : « Les médecins et le personnel soignant ont décidé de rester. Ils ne voulaient pas laisser leurs patients derrière eux et va au sud.”

Farsakh rappelle qu’outre les patients, les hôpitaux sont également devenus un refuge pour les civils qui n’ont nulle part où aller. “1.500 personnes se sont réfugiées dans notre hôpital à la recherche d’un lieu sûr”. Il assure également qu’ils ont décidé de maintenir le centre de secours ouvert : « Les ambulanciers aussi voulaient rester. Israël a ordonné l’évacuation de 1,2 million de Palestiniens de Gaza et cela est impossible, car les gens ne peuvent aller nulle part : tout est détruit et personne ne peut les aider à partir, et en plus les bombardements n’ont pas cessé depuis une minute”, rappelle-t-il.

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Les grandes ONG peuvent évacuer leur personnel, mais à Gaza (et probablement nulle part ailleurs dans le monde), aucune organisation ne peut évacuer 1,2 million de civils en 24 heures : « Nous ne pouvons pas laisser derrière nous des centaines de milliers de personnes sans aucune aide, dit Farsakh. Mes collègues travailleront aussi longtemps qu’ils le pourront.”

Une « condamnation à mort »

Le porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tarik Jasarevic, a également déclaré qu’il était impossible d’évacuer les patients des hôpitaux de Gaza dans les 24 heures, comme l’a ordonné l’armée israélienne : « Il y a des gens gravement malades, dont ils dépendent pour leur vie. “, dit-il.

Dans un appel désespéré, le personnel du Croissant-Rouge palestinien lance un appel à l’aide au monde : « L’humanité est en jeu ; le monde doit intervenir pour éviter la catastrophe qui va se produire dans les prochaines heures. La guerre n’est pas la réponse. Tuer des civils et détruire des infrastructures civiles n’est pas la solution. Nous appelons les mouvements de la Croix-Rouge du monde entier à protéger les humanitaires et à faire tout ce qu’ils peuvent pour amener Israël à suspendre cette commande. [d’evacuació]».

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Les hôpitaux de Gaza étaient déjà sur le point de s’effondrer, comme l’a très bien illustré jeudi le journaliste gazaoui Adnan al-Busrh dans sa chronique pour la BBC, de l’hôpital Al-Shifa, l’un des plus importants de la ville de Gaza. Les équipes médicales de ce centre sont parmi les mieux préparées au monde pour gérer les crises humanitaires faisant des milliers de morts et de blessés, mais les images ont montré qu’elles avaient atteint leurs limites. A tel point que le reporter chevronné, qui a couvert les cinq guerres qu’a subies la bande de Gaza, s’est effondré : “Les morts ne sont pas traités dignement et les blessés restent avec leur douleur”.




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