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Le patron de la French Tech ne veut pas laisser l’avenir aux hommes

Le patron de la French Tech ne veut pas laisser l’avenir aux hommes

2023-07-07 12:27:40

Clara Chappaz

La Française promeut la scène des start-up depuis 2021.

(Photo : Ministère de l’Économie et des Finances)

Paris Clara Chappaz vous accueille dans un petit bureau clairsemé du start-up center parisien Station F. De là, elle contribue à déterminer l’avenir de l’industrie technologique française. Agé de 34 ans, il est à la tête de la Mission French Tech, qui promeut les start-up prometteuses pour le compte du gouvernement depuis 2013. La Française est une femme exceptionnelle dans un monde d’hommes.

« Il n’y a qu’une seule femme dans le Next 40, le groupe des startups du futur. Les femmes sont même plus représentées dans l’indice boursier CAC 40. Cela renforce notre ambition d’augmenter la part dans ce domaine », déclare Chappaz dans une interview au Handelsblatt.

Sous le Next 40, la French Tech regroupe les entreprises qui ont le potentiel pour devenir des leaders technologiques mondiaux. Il s’agit notamment de Back Market, un revendeur en ligne de produits électroniques d’occasion, de la quincaillerie en ligne Mano Mano et de la plateforme de rendez-vous chez le médecin Doctolib.

Comme dans de nombreux autres pays, la scène start-up française est dominée par les hommes. Selon une étude de Boston Consulting et du collectif Sista, seuls 18% des équipes dirigeantes du Next 40 sont des femmes. Un quart des 120 plus grandes startups n’ont pas de femmes à des postes de direction, explique Chappaz. Pour l’Allemagne, les chiffres sont comparables ; seulement une start-up sur cinq dans ce pays est fondée par une femme.

Le promoteur de la start-up y voit un défi : « Les femmes recherchent des modèles. Pourtant, les offres d’emploi mentionnent souvent : « Recherché pour un développeur informatique » ou « Recherché pour un assistant », précise-t-elle. Chappaz veut changer cette répartition des rôles. Ce ne sera pas facile. 50% des start-up françaises sont fondées par des ingénieurs et dans des filières telles que l’ingénierie ou l’informatique. Dans de nombreux cas, les opportunités d’emploi dans la région ne sont pas encore bien connues.

La proportion de femmes dans les conseils d’administration devrait augmenter

Jusqu’à présent, contrairement aux grandes entreprises, il n’y a pas de quotas de femmes dans les start-up en France. “Mais de nombreuses entreprises essaient déjà de se féminiser et ont lancé des initiatives en ce sens”, explique Chappaz. Elle a lancé un pacte paritaire avec 72 grandes start-up françaises, suivies d’autres. “Il est impensable que l’avenir ne soit déterminé que par des hommes pour des hommes”, explique Chappaz. “Les femmes doivent avoir leur place et pourraient mettre d’autres nuances.”

L’objectif du pacte est d’atteindre 20 % de femmes dans les conseils d’administration d’ici 2025, puis 40 % d’ici 2028. Un autre problème est que beaucoup de choses peuvent changer dans les start-ups en peu de temps. Par exemple, les femmes devraient être soutenues pendant le congé de maternité afin qu’elles ne perdent pas le contact. Le financement est également important car un nouvel emploi sur deux sera créé dans le secteur numérique à l’avenir.

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Chappaz, en poste depuis l’automne 2021, a fait son entrée dans le monde masculin avec un CV extrêmement varié. Plus récemment, elle était Chief Business Officer de la plateforme de mode de luxe Vestiaire Collective, où elle a travaillé aux côtés du fondateur allemand Maximilian Bittner.

Lorsqu’elle a été nommée à la tête de la French Tech, il s’est enthousiasmé : « Ce qui rend Clara unique, c’est son expérience dans la tech et la mode en Asie et en Europe et ses études aux USA. Son expérience est plus grande que la plupart des gens de son âge.

Clara Chappaz a beaucoup d’expérience internationale

Fille d’entrepreneur – son père Pierre Chappaz a notamment fondé le comparateur de prix Kelkoo – et de professeur, après des études à l’Essec, elle s’est d’abord passionnée pour l’Asie. Elle a travaillé pour Pernod Ricard à Hong Kong et le détaillant de mode Zalora en Thaïlande. Après cela, elle est allée à Harvard et a obtenu un MBA. Elle a également fondé la start-up Lullaby, une plateforme d’objets d’occasion pour enfants.

Après un détour par Londres, elle débarque chez Vestiaire Collective en 2019. Bittner la connaissait déjà depuis l’Asie, où il dirigeait Lazada. Elle était chargée de rendre la plateforme plus internationale.

>> Lire aussi : Les start-up reçoivent moins de capital-risque – la France est en retard sur l’Allemagne

L’orientation internationale l’a conduite vers la French Tech : “Je cherchais un nouveau challenge, pas en entreprise mais à un niveau supérieur”, raconte Chappaz. Elle accompagne actuellement plus de 200 start-up, parmi les plus prometteuses de France.

Start-up-Zentrum Station F à Paris

La scène start-up française devrait se féminiser et s’internationaliser.

(Photo: imago/viennenaslide)

Il y a un total de 25 000 start-ups dans le pays avec environ un million d’emplois. Chappaz veut mieux les ancrer en Europe et accroître leur rayonnement international. La coopération avec les grandes entreprises devrait également être soutenue.

La France doit devenir un pays attractif pour les start-up, tant pour les hommes que pour les femmes. “Je suis confiant. Les prochaines années montreront que les femmes ont leur place dans les start-up françaises », déclare Chappaz.

Plus: Femmes désespérément recherchées – Les entreprises daxoises misent sur les chasseurs de têtes



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