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Le Parlement européen veut mettre un terme immédiat à la « politique de chantage » du Premier ministre hongrois Orbán

Le Parlement européen veut mettre un terme immédiat à la « politique de chantage » du Premier ministre hongrois Orbán

Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán au début du mois lors de sa visite à Paris pour la commémoration du regretté ancien président de la Commission européenne Jacques Delors.Image ANP/EPA

Lors d’un débat mercredi, une large majorité de parlementaires ont clairement exprimé leur volonté de mettre fin de toute urgence à ce qu’ils appellent la « politique de chantage » du Premier ministre hongrois Viktor Orbán. Il menace de recourir au veto et de frustrer le processus décisionnel européen afin de soutirer de l’argent à l’UE.

“Combien de temps pouvons-nous tolérer ce chantage ?”, a demandé Malik Azmani (VVD) à ses collègues ? Selon Terry Reintke (Verts), Orbán est responsable de l’image d’une UE divisée. En décembre de l’année dernière, le Premier ministre hongrois a bloqué une nouvelle aide financière (50 milliards d’euros) pour l’Ukraine. “Le meilleur assistant de Poutine empêche Kiev d’obtenir de l’argent. C’est une très mauvaise blague”, a déclaré Reintke. Les chrétiens-démocrates et les sociaux-démocrates ont également pris position contre Orbán.

Améliorations du système judiciaire

La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a défendu sa décision de débloquer 10,2 milliards d’euros de subventions européennes gelées pour Budapest à la fin de l’année dernière. Selon la Commission, la Hongrie a apporté un certain nombre d’améliorations au niveau du système judiciaire, ce qui signifie qu’il n’y avait plus d’argument juridique pour conserver les milliards plus longtemps.

Les parlementaires le contestent, estimant que la Commission a fermé les yeux dans l’espoir qu’Orbán accepterait un soutien financier à l’Ukraine. Jeudi, le Parlement approuvera une proposition visant à voir si un recours devant la Cour européenne est possible pour annuler la décision de la Commission. Il avertit la Commission de ne pas toucher aux 20 milliards d’euros d’argent de l’UE destinés à la Hongrie, qui sont pour l’instant encore gelés.

Les parlementaires ont appelé les dirigeants à poursuivre enfin la procédure pénale contre la Hongrie lancée en 2018 pour violations des valeurs européennes. Selon le Parlement, Budapest porte systématiquement atteinte à l’État de droit, à la liberté des médias, à la liberté des universités et aux droits des femmes, des migrants et des personnes non hétérosexuelles. Dans des cas extrêmes, cette procédure pénale peut conduire à la privation du droit de vote d’un État membre de l’UE.

Élections européennes en juin

Toutefois, les pays de l’UE hésitent à franchir cette étape, car la majorité requise pour le faire n’a pas encore été atteinte. Le président de l’UE, la Belgique, a souligné que la demande parlementaire était de toute façon pratiquement impossible en termes de temps. En raison des élections européennes de juin, un accord sur les sanctions à l’encontre de la Hongrie devrait être trouvé avant mars, mais les chances d’y parvenir sont très faibles.

Von der Leyen s’est dit convaincu qu’un accord serait conclu sur un nouveau soutien financier à l’Ukraine lors du sommet supplémentaire de l’UE le 1er février. Depuis la semaine dernière, Budapest a montré sa volonté d’apporter des idées, ce que les diplomates décrivent comme une évolution pleine d’espoir.

Le programme d’aide de 50 milliards d’euros devrait aider Kiev à payer les salaires et à maintenir les services publics à flot pendant les quatre prochaines années. Ce paquet fait partie d’une révision à mi-parcours du budget de l’UE que tous les dirigeants doivent accepter.

Bouclier antimissile européen

Le nouveau budget prévoit 1,5 milliard d’euros pour des dépenses de défense supplémentaires. Selon Manfred Weber, leader des démocrates-chrétiens européens, l’Europe doit investir massivement dans son industrie de défense. Mercredi, il a préconisé le développement d’un bouclier antimissile européen, d’une cyber-brigade européenne et d’une défense nucléaire. En début de semaine, le libéral belge Guy Verhofstadt a également plaidé pour davantage de défense.

Récemment, le commissaire européen Thierry Breton (Marché intérieur) a déclaré que l’Europe devait investir cent milliards d’euros dans le développement et la production d’armes pour se défendre au cours des cinq prochaines années, maintenant que la Russie agit de plus en plus agressivement et que le soutien américain n’est pas acquis si Donald Trump est l’Américain qui remporte les élections cet automne. Breton présentera une première proposition le mois prochain.

Over de auteur
Marc Peeperkorn est correspondant européen du Volkskrant depuis 2008. Il vit et travaille à Bruxelles.

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2024-01-17 15:50:13
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