“Le Parlement européen adopte une proposition d’écocide pour condamner les crimes environnementaux : Qu’en est-il du Canada ?”

Le Parlement européen a adopté une proposition d’« écocide » ce printemps, une condamnation environnementale sans précédent. Cette mesure pourrait conduire les responsables de destruction à grande échelle de la nature en prison, et les crimes environnementaux seraient jugés au même niveau que les crimes contre l’humanité, les crimes de génocide et les crimes de guerre ou d’agressions. En adoptant cette mesure, les actes causant des dommages graves et étendus ou durables ou irréversibles sur l’environnement pourraient être jugés comme crimes. Au Canada, la notion d’écocide n’est pas encore avancée. Néanmoins, les infractions majeures à l’environnement sont punies par des amendes, des interdictions, des règles strictes, et une taxe carbone est en place. La protection de la nature est toutefois une préoccupation majeure, comme le projet de loi déposé par le député Alexandre Boulerice pour protéger le fleuve Saint-Laurent comme une entité à part entière. Les milieux humides et hydriques sont également en danger, comme l’a souligné un rapport de la commissaire au développement durable, Janique Lambert. Les plantes carnivores rares que l’on peut observer dans la grande tourbière de Blainville sont menacées par des déchets de toutes sortes et des projets d’agrandissement d’un site d’enfouissement de déchets dangereux. Les discussions sont actuellement mûres pour élargir « l’imputabilité » en matière d’environnement. Selon Me Anne-Julie Asselin, membre du Centre québécois du droit de l’environnement, il est important d’ajouter les atteintes graves à l’environnement au Statut de Rome. La préservation de nos écosystèmes est essentielle à la survie de l’humanité, souligne la présidente de l’Association québécoise des médecins pour l’environnement, Claudel Pétrin-Desrosiers.