Le Maroc prévoit de mettre en place un “système de santé intelligent” d’une valeur de 190 millions de dirhams. Dans un premier temps, il devrait couvrir quatre régions. Les établissements de santé concernés par l’installation des solutions matérielles sont ceux des régions Rabat-Salé-Kénitra (16 hôpitaux), Fès-Meknès (15), Beni Mellal-Khénifra (11) et Draâ-Tafilalet (11).
Ce dossier médical numérique sera mis en place dans le cadre de la protection sociale généralisée et devrait bénéficier à 22 millions de Marocains lors de sa phase de lancement. Son extension devrait à terme couvrir 50 millions de patients. Ce projet de système vise à résoudre plusieurs problèmes qui affectent encore le système de santé au Maroc, notamment l’absence d’un dossier médical commun national. L’idée est donc d’avoir un “dossier médical partagé national, intégrant tous types de données grâce à la convergence des données de santé.
Le ministère de la Santé et de la Protection sociale compte sur ce système pour éviter les retards de diagnostic, les traitements inappropriés et les examens médicaux fréquents et coûteux. Selon le ministère, ces problèmes exposent les patients à des risques d’erreurs médicales et à un manque d’accès à leurs informations médicales. L’élaboration de ce système sera confiée au secteur privé dans le cadre d’un appel d’offres lancé par le ministère de la Santé et de la Protection sociale, avec l’ouverture des enveloppes prévue en octobre prochain. Le ministère recherche donc un prestataire pour acquérir et mettre en place ce système de santé national intelligent.
Le prestataire devra identifier et répertorier les établissements de santé qui doivent être intégrés dans la plateforme d’interopérabilité, en commençant par les établissements hospitaliers (écosystème public : ESSP, centre médical de proximité, centre hospitalier, CHU, etc.) et les autres centres et établissements sélectionnés par le ministère (laboratoires, centre de radiologie, etc.). Le Royaume mise sur cette étape pour mettre en place une médecine préventive, voire prédictive, afin d’anticiper les problèmes généralisés.
Selon le dossier RFP, l’absence d’un tel système entrave la modernisation et la numérisation du secteur de la santé au Maroc ; cela limite sa capacité à innover et à améliorer les soins, restreint la communication et la collaboration entre les différents acteurs du secteur de la santé, entrave le flux des processus de soins aux patients et rend difficile le partage d’informations essentielles pour la qualité des soins. Le nouveau système contribuera à la mise en place de solutions innovantes dans le domaine de la télémédecine, de la santé électronique, de la surveillance à distance et de la disponibilité des technologies de l’information lui permettant de s’adapter aux développements technologiques et à l’amélioration continue des services fournis aux patients.
Dans le cadre de ce projet, le Maroc aura accès à un dossier médical commun à l’échelle nationale, à une technologie favorisant la prise de décision rapide et l’interdisciplinarité, à une gestion épidémiologique précise avec maîtrise des dépenses de santé et à la disponibilité de systèmes d’information opérationnels orientés vers la performance médicale. L’adoption d’un dossier commun pour le patient est un grand progrès car il sera accessible depuis n’importe quel appareil connecté, évitant ainsi la perte d’informations et la répétition des diagnostics, car il disposera d’un historique complet des données depuis la naissance, liées aux traitements et aux hospitalisations. Toutes ces données seront également traitées pour fournir une vue d’ensemble des maladies et des problèmes de santé au sein de la population.
L’intelligence artificielle (IA) est un domaine de recherche en plein essor et prometteur pour l’avenir. Ses applications, qui couvrent toutes les activités humaines, permettent notamment d’améliorer la qualité des soins. L’IA sera en effet au cœur de la médecine du futur, avec des opérations assistées, le suivi à distance des patients, des prothèses intelligentes et des traitements personnalisés grâce à l’exploitation des données massives (Big Data)…
