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Le Maroc confronté à des températures extrêmes et à la sècheresse

Le Maroc confronté à des températures extrêmes et à la sècheresse
Un agriculteur installe un système d’irrigation dans un champ de pommes de terre à Berrechid, Maroc, le 7 février 2024, alors que la sécheresse sévit depuis six années consécutives. FADEL SENNA / AFP

Le Maroc fait face à des températures extrêmes, frôlant les 37°C. Une chaleur estivale que le pays n’avait pas connue en février depuis 1960, et qui s’inscrit dans une période d’intenses sécheresses.

Le Maroc vient de battre son record de chaleur ce mercredi 14 février, avec une température de 36,6°C enregistrée à Tan-Tan, dans le sud du pays. Le record était jusqu’à présent détenu par la ville de Nouaceur et ses 36,6°C en février 1960.

C’est une chaleur historique à laquelle fait face le royaume du Maroc. 36,4°C à Essaouira, 36°C à Agadir, 35,6°C à Safi d’après les informations d’Ogimet les températures n’en finissent plus de monter en ce mois de février très peu hivernal. Un évènement que Serge Zaka, ingénieur agronome franco-libanais, docteur en agroclimatologie et chasseur d’orages, qualifie de « spectacle ». Spécialiste des impacts du changement climatique sur la production agricole, il explique le phénomène de désertification qui menace certaines zones agricoles du Maroc.

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« Ces six dernières années de sécheresse en sont bien révélatrices. Le Maroc, tout comme l’Espagne du sud, ne pourront plus être les vergers de l’Europe d’ici 2050 ». Et dans un pays dont le modèle agricole est majoritairement fondé sur l’exportation, les conséquences économiques peuvent être lourdes.

D’importantes conséquences économiques

Le Maroc enregistre depuis début janvier une pluviométrie en baisse de 44% par rapport à début 2023, avec en parallèle une hausse moyenne des températures de 1,8 degré par rapport à la période de 1981-2010, a indiqué récemment le ministre de l’Eau, Nizar Baraka à l’AFP. D’après l’agronome Abderrahim Handouf, cette situation aura un « impact grave sur l’économie » l’agriculture marocaine employant un tiers de la population et représentant 14% des exportations, plus rémunératrices que le marché local.

Prenant l’exemple de l’olivier, Serge Zaka illustre les répercussions économiques des changements climatiques sur la culture de cet arbre, majoritairement présent autour de la mer Méditerranée. « Le Maroc et l’Andalousie vont sortir progressivement de la biogéographie (aire de répartition des espèces) de nombreuses espèces agricoles entraînant la disparition de nombreuses filières agricoles ». Ainsi, l’olivier devrait selon lui commencer à s’implanter plus au Nord, et notamment en France, où il est déjà présent dans le Sud-Est.

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